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Channel: Musique Celtique : ma Passion
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Scone

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Autre découverte récente, le groupe Breton Scone.

Dans mon article précédent, je vous ai présenté le violoniste Pierrick Lemou qui est membre de ce groupe.

 

 

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Le mot "Scone" désigne à la fois un petit village en Ecosse et un rocher situé à cet endroit où les rois Ecossais se faisaient couronner.

 

Scone, un groupe basé à Rennes qui a choisi de faire de la musique irlandaise et écossaise avec une majorité de chants en Gaélique.

Des chants de travail, des chants à danser et aussi quelques gigues et reels bien balancés.

Un répertoire qui enmène  les auditeurs dans de longues promenades à travers les Highlands d'Ecosse et les Gaeltachts (régions gaéliques d'Irlande).

 

 

 

 

 

Yves Lavigne est aux percussions et au bodhran, Christophe Grandjean au bouzouki, Pierrick Lemou aux violons,

Kenan Guernalec aux flûtes, whistles et claviers et Solenn Lefeuvre au chant.

A noter que Gaétan Grandjean (actuel guitariste d'Alan Stivell) a aussi fait partie du groupe.

 

 

Solenn Leufeuvre a été bercée très jeune dans la musique car ses parents avaient des goût musicaux très éclectiques (de Pink Floyd à Tri Yann en passant par Jacques Brel ou Bernard Lavilliers).

 

Très tôt donc lui vient cette envie de chanter en reprenant les titres de ces divers artistes.

Douée pour les langues, Solenn Lefeuvre apprend assez rapidement l'anglais et l'espagnol.

 

Agée de 17 ans, elle apprécie véritablement la langue bretonne en réécoutant les disques Tri Yann, Gilles Servat, Youenn Gwernig entendus durant son enfance.

Son attachement à la Bretagne se développe alors et elle décide de suivre des cours de breton et aussi de danses bretonnes.

 

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En 1995, elle découvre le chant gaélique en écoutant la chanteuse Karen Matheson ( à l'époque dans l'Héritage des Celtes) et tombe sous le charme de cette langue qu'elle décide d'apprendre.

Solenn se familiarise alors avec toute une série de groupes irlandais et écossais (Capercaillie, Altan, Solas, Clannad...) qui chantent en gaélique.

A partir de ce moment, son amour pour la Bretagne s'étend aux autres territoires celtes.

 

Elle fait ses premières armes en chantant à capella lors de sessions dans les pubs de Rennes.

Puis en 2000, elle fonde un premier groupe "Meskaj" qui interprète des chansons traditionnelles en breton et en gaélique.

Ensuite, avec Morgane Créach elle forme "Daonie See" (2003) un groupe aux consonances plus rock mais qui font aussi des chants en gaélique.

 

Et en 2007, la création du groupe Scone qui se fera connaître en Bretagne mais aussi en dehors.

 

 

 

 

La carrière de Solenn Leveuvre ne s'arrêtera pas en en si bon chemin puisqu'elle sera aussi membre du groupe Skilda et collaborera avec des artistes de renom comme Alan Stivell ou le sonneur Christian Anneix.

 

Depuis 2013, Solenn Lefeuvre a formé un autre groupe " Seinn O" toujours des chants en gaélique mais cette fois avec un piano, une contrebasse et une batterie.

 

 

Mais revenons à Scone qui en 2009 avait enregistré le cd "Si Morag".

 

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Je remercie Pierrick Lemou de m'avoir fait découvrir ce disque qui est vraiment excellent.

Un album qui peut largement rivaliser avec ceux que l'on peut acheter en Ecosse ou en Irlande.

J'ai vraiment été agréablement surpris.

 

D'abord pour la magnifique voix de Solenn Lefeuvre qui maîtrise très bien la langue gaélique.

Dans certains titres, on croirait entendre la voix de Karen Matheson (Capercaillie) ou celle de Mairéad Ní Mhaonaigh (du groupe Altan).

Et ensuite pour les qualités musicales des quatre musiciens de Scone.

 

le violon, le bouzouki et le piano sont particulièrement remarquables dans les titres "Caide Sin don te sin" et dans "Se mo gradh".

Idem pour le jeu du bodhran et des flûtes dans la suite de gigues"The cat in the corner" ainsi que dans les reels "Farewell to Connaugh" où flûtes, fiddle, bodran et bouzouki s'en donnent à coeur joie.

 

Solenn Lefeuvre chante également en anglais sur "Uncle Rat" et "The verdant braes of Screen" avec cette fois des intonations un peu plus graves.

 

Le dernier titre 'Si morag (le mariage de Morag) qui nous propose encore des musiques à danser clôture magnifiquement ce disque en nous donnant l'envie...de le ré-écouter.

 

Cet album est un must.

Et Solenn Lefeuvre est une artiste à suivre...une de plus.

 

 

 

 

 

 

 

  Pour d'autres infos : link

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Times of illusions - Memories of stones

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Voici à présent la suite du projet Time of illusions avec leur deuxième titre "Memories of stones".

 

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Cette fois, Romain Heusey, Dominique Ostrov et Jennifer le Corre nous proposent un "piano-voix" très mélodieux.

 

 

Au début de l'histoire, une jeune femme qui a perdu la mémoire suite à un choc tragique se rend sur les ruines de la maison de son enfance.

Là elle découvre le lourd secret qui pesait sur sa famille...

 

 

 

 

Memories of stones

 

Guided by the wind, she walks among these old trees
For years, she hears their appeal in a whisper
Without daring to answer, it's unreal
But troubled by nightmares, she wants to know
In the light of dawn, she sees the stones and her tears flow
Despair in her mind, she feels the pain of her past
Now, she can hear their story and uncover the truth
She wants to know the mystery of memories of stones
On the cold stone she closed her eyes so began vision
A gorgeous mansion laughter and tears so little time and then
Cries and fire a whirlwind of hatred
Blood on stone, so much smoke, then black hole
Plunged into a long night only lulled by whispers
Confined in his mind, denying time passing by
Chorus
Now she has heard her story and uncovered the truth
She feels the pain and the sorrow of the memories of stones
Her tears fall on them, and mingle with the dew and the soot
They turn black, as ink stains, filled with regrets
She heard their voices all along her childhood
But nobody told her that the stones can not speak
However...
Who can tell she is insane
Who can tell whats within a stone

Avec sa voix à la fois douce et forte, Jennifer le Corre exprime bien la douloureuse découverte faite par la jeune femme à propos de son passé.
En écoutant cette musique, je ressens cependant comme un message d'espoir d'une personne qui malgré la tristesse est prête à se battre pour en savoir plus et pour avancer. 


Romain, Dominique et Jennifer travaillent à présent sur la suite de l'histoire...
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Pour d'autres infos à propos de Time of illusions :  link 
A suivre...

Patchwork

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En ces périodes de fêtes, un petit assortiment de vidéos celtiques.

Quelques coups de coeur récents ou anciens pour démontrer une fois encore et faire apprécier la diversité de ces musiques celtes.

 

 

En Irlande, Davy Spillane fait partie de mes (nombreux) musiciens préférés.

Joueur d'uilleann pipe (cornemuse irlandaise à soufflet) et de low whistle (flûte métallique à six trous), Davy fut membre du groupe Moving Hearts (2) jusqu'à leur séparation en 1985.

 

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Ensuite, sa carrière va s'orienter dans deux directions différentes.

D'une part, Davy sera membre durant de nombreuses années de l'orchestre du show Riverdance et d'autre part il se lancera dans une carrière en solo.

En 1987, Davy Spillane enregistre son premier album "Atlantic Bridge" dans lequel il fait apprécier ses immenses qualités de soliste.

Déjà dans les disques de Moving Hearts mais encore plus dans ce disque-ci, j'ai pu me rendre compte des possibilités de ces deux instruments et les apprécier encore plus.

C'est vraiment Davy Spillane qui a donné ses "lettres de noblesse" au low whistle.

Un instrument aux sonorités plus graves mais qui, lorsqu'il est bien amplifié, apporte de la profondeur, des vibrations, des émotions nouvelles par rapport aux sons plus aïgus du "tin whistle" (la petite flûte irlandaise).

D'autres virtuoses comme Brian Finnegan, Michael McGoldrick ou Cormac Breatnach se sont egouffrés avec grand succès dans la pratique du low whistle.

A présent, cette flûte est devenue un instrument incontournable de la musique irlandaise et celtique.

 

 

Pour "Atlantic Bridge" Davy Spillane s'est entouré de quelques musiciens talentueux comme Eoghan O' Neill (basse), Christy Moore (bodhran), Bela Felck (banjo), Albert Lee (guitares), Greg Boland (guitares)...

Des musiques traditionnelles et des compositions  avec des colorations jazz, rock, blues, country...vraiment très inéressantes.

 

Davy Spillane : By the river of Gems...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Né au Xème siècle, Brian Boru est un roi irlandais qui fut un des artisans de l'unification de l'Irlande.

Brian Boru fut un chef de guerre qui lutta contre les Scandinaves et fut vainqueur en l'an 976.

il mourut dans une bataille au début du XI ème siècle en 1014.

Brian Boru était également harpiste.

 

Beaucoup plus tard, un compositeur anonyme créa un morceau "Brian Boru's march" qui devint un traditionnel irlandais.

Les Chieftains enregistrèrent aussi ce titre en 1969.

En 1995, Alan Stivell écrit sa chanson Brian Boru en s'inspirant de la musique et des paroles de la marche de Brian Boru.

Cette chanson qu'il ré-enregistre en français sur son disque "Back to Breizh" sera un de ses plus grands succès.

 

 

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En 2011, Cécile Corbel enregistre une nouvelle version de ce titre sur son album "Song book n°3".

Je vous ai déjà présenté cette jeune artiste dont j'apprécie la voix les grandes qualités de musicienne.

Il y a dans les disques de Cécile Corbel une ambiance envoûtante qui nous plonge dans un monde de légendes qui correspond si bien aux mondes celtes.

Des ambiances qui font penser à celles de certains disques de Kate Busch ou de Loreena Mc Kennit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Restons en Bretagne avec le groupe Gwendal que j'avais découvert à la fin des années '70.

Articulé autour du terrible flûtiste Youenn Le Berre (2) , du violoniste Bruno Barre, du guitariste Jean-Marie Renard et de quelques autres, Gwendal proposait des instrumentaux irlandais et bretons avec une forte connotation jazz.

De pratiquement acoustique, cette formation s'est progressivement "électrifiée" (batterie, claviers, guitare électrique) et a changé très souvent de musiciens.

Robert Le Gall fut un des pilliers de ce groupe à partir des années '80.

 

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             Gwendal 2005 : Jerome Gueguen, Pascal Sarton, Ludo Mesnil, David Rusaouen, Youenn Leberre

                                     et Jean-Claude Philippe.

 

 

Les nombreux changements de personnel n'ont cependant en rien altéré la qualité musicale de Gwendal ni cette volonté de produire une musique mélangeant le traditionnel au jazz et au rock, ce qui était déjà le cas dans les années '70.

Assez curieusement, Gwendal a toujours remporté plus de succès en Espagne qu'en France ou dans le reste de l'Europe.

 

Outre la flûte traversière, Youenn le Berre joue aussi de la bombarde, des whistles, de la cornemuse et même du saxophone.

Il reste selon moi un des plus grands musiciens Bretons.

 

Tiré de l'abum "Glen River" le titre "Noces de granit" était au départ un dialogue entre une bombarde et une cornemuse.

Ici une version live avec le violon qui remplace la cornemuse.

 

 

 

 

 

 

 

 

Petit tour en Ecosse avec les Tannahill Weavers dont je vous ai parlé à plusieurs reprises.

 

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Alors âgé de 21 ans, j'avais découvert ce groupe en 1978 avec leur deuxième album "The old woman's dance".

J'ai directement accroché à ce groupe qui fut pour moi le détonateur de ma découverte de la musique écossaise.

J'ai toujours été sous le charme de ces chansons avec la voix de Roy Gullane et de ces instrumentaux emmenés par la terrible sonorité de la grande cornemuse.

En 2010, J'ai eu la chance des les voir en concert près de chez moi à Dison et ce fut pour moi un moment inoubliable.

En 1994, Roy Gullane (guitare), Phil Smilie (flûtes), John Martin (violon), Les Wilson (bouzouki) et Kenny Forsyth (cornemuses) enregistrent le cd "Capernaum" qui est dans la lignée de leurs disques précédents.

De temps à autre, les "Tannies" aiment enregistrer des chansons à capella.

Il y en a deux sur ce disque dont cette superbe chanson "Capernaum"

Quatre voix pour de fameux arrangements...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retour en Irlande pour terminer avec Four Men and a Dog.

A ne pas confondre avec le groupe écossais "Old blind dogs" (ce n'est pas le même chien !).

 

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                              Donal Murphy -Gino Lupari -Cathal Hayden -Kevin Doherty et Gerry O' Connor

 

 

Formé en 1990, ce groupe fait principalement de la musique irlandaise mais avec des ouvertures vers le jazz, le blues, la country et même la salsa ou le rap.

Le nom du groupe vient de leur ancien guitariste Mick Daly qui était surnommé "the black dog".

Déjà six albums à l'actif de ce groupe où Donal Murphy joue de l'accordéon, Gerry O' Connor du banjo, Gino Lupari du bodhran, Kevin Dohery de la guitare et Cathal Hayden du fiddle.

Le guitariste Arty McGlynn a également joué avec eux.

Comme dans la plupart des groupes irlandais, on a affaire à des musiciens virtuoses.

Sur disque comme sur scène les solos et improvisations sont nombreux et on peut dire que ce band est assez festif.

Lorsqu'il ne joue pas du bodhran, l'imposant Gino Lupari chante avec une très belle voix grave.

Four men and a dog, un groupe très attachant et qui incontestablement...a du chien.

 

 

 

 

 

Gerald Trimble

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C'est dans les années '90 que j'avais découvert cet artiste à l'époque où j'achetais de nombreux disque chez Green Linnet aux U.S.A.

A l'époque, ce label américain produisait des artistes Irlandais, Ecossais et bien sûr des Américains aux origines irlandaises ou écossaises.

Né à Kansas City, Gerald Trimble est l'un d'eux.

 

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Guitariste de formation, Gerald Trimble s'est depuis très longtemps intéressé aux instruments anciens.

Il apprend ensuite la mandoline puis se met au cittern (cistre) qui fait partie de la même famille d'instruments (blarges, bouzoukis, mandoles...).

 

Le cistre est un instrument à cordes pincées apparu en Europe au 15ème siècle et qui a connu un essort important au 18ème siècle avant de quelque peu sombrer dans l'oubli.

Le cistre compte en général quatre fois deux cordes ou cinq fois deux cordes.

Dans les années '60 ce type d'instrument (tout comme les bouzoukis, mandoles...) a connu un nouvel engouement pour accompagner les musiques traditionnelles.

 

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En Ecosse les joueurs de cittern sont nombreux dans les groupes folk : George Jackson (Ossian), John Mc Cusker (Battlefield Band), Buzzby Mac Millan ( Old Blind Dogs)...

En Bretagne il y a aussi quelques spécialistes du cistre comme Ronan Pellen (neveu du guitariste Jacques Pellen).

 

Attiré par les musiques celtiques, Gerald Trimble a beaucoup voyagé au début de sa carrière pour écouter et jouer avec des musiciens de Bretagne, d'Irlande et d'Ecosse.

Il a retiré de ces voyages une grande maîtrise au niveau de la pratique de ces musiques traditionnelles et  l'apprentissage de nombreux airs.

De retour aux U.S.A. il décide d'enregistrer des disques consacrés au cittern.

Il a envie de démontrer les possibilités de cet instrument en tant que soliste.

Avec lui, le ciitern ne se limite donc plus à de simples accompagnements.

 

Le ciitern dont joue Gerald Trimble a été fabriqué par l'Anglais Stephan Sorbell.

Il est muni de 10 cordes et accordé en ré-la-mi-la-mi.

 

 

Le premier opus sort en 1984 : "First Flight".

Dans ce disque Gerald Trimble a envie de faire à la fois de la musique traditionnelle, des compositions et aussi des morceaux qui sonnent plutôt jazz.

Il fait donc appel à deux musiciens très connus dans le celtique : Johnny Cunningham et Micheal O' Domhnaill.

 

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A l'époque Johnny Cunningham (fiddle, ex.Silly Wizard) et Micheal O' Domhnaill (guitare, ex.Bothy Band) tournent principalement aux Etats Unis.

Après avoir formé le groupe "Relativity" ils jouent ensemble dans le groupe "Nightnoise" et sont très liés.

C'est donc avec plaisir qu'ils viennent épauler Gerald Trimble sur cet album.

 

Une dizaine d'autres musiciens participent à cet enregistrement : David Agee (percussions), John Higgins (batterie), Claire Connors (piano), David Brown (bodhran), Dan Leonard (banjo), Doug Mc Bain (saxophone), Terry Teachout (basse), Colleen Williams (flûte).

 

First Flight est un disque aux sonorités très variées.

Dans les années qui suivent, Gerald Trimble va encore enregistrer deux autres disques de cittern avec plus ou moins la même équipe de musiciens.

 

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"Heartland Messenger" (1984) et "Crosscurrent" en 1986.

 

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Je ne possède malheusement pas ces cd dans lesquels il nous fait aussi découvrir ses talents de chanteur et de guitariste.

 

 

La première vidéo "The Sailor's return" est une suite de reels irlandais.

D'abord le cittern et la guitare puis le violon de Johnny Cunningham.

 

 

 

 

 

Vient ensuite "Martin Wynne's 2" qui est d'habitude un reel mais que Gerald a choisi de jouer de manière plus lente.

J'aime beaucoup le mélange de la flûte (Colleen Williams) et du violon.

 

 

 

 

Enfin, une suite bretonne pour terminer.

"War Hent Kerrigouarch" a été composé par le guitariste Soïg Siberil, le second titre est une gavotte traditionnelle.

Nombreux sont les Irlandais et les Ecossais qui reprennent de temps à autre des musiques Bretonnes.

(c'est le cas des Chieftains, de kevin Burke, de kentigern, de Lunasa...)

Je trouve que ces artistes le font avec beucoup de conviction en respectant parfaitement les partitions de ces airs Bretons.

Dans leur interprétation, on entend quelque chose de différent par rapport aux Bretons, comme une sorte de curiosité et de fraîcheur par rapport à un répertoire qu'ils connaissent moins bien.

Le résultat est étonnant, jugez plutôt.

 

 

 

 

Je trouve le mélange de cittern et de guitare tout simplement fabuleux.

Bravo les gars !

 

 

 

 

Durant la suite de sa carrière, Gerald Trimble s'est également intéressé à la musique Baroque.

il a donc eu l'envie de découvrir et d'apprendre à jouer d'autres instruments.

 

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En 2003, il enregistre le cd "Celtic Cantigas" où il joue du "Sultana" (petite viole) et de la Viole de Gambe.

Musiques de la Renaissance, World Music et musiques celtiques font à présent partie de son univers et de sa queste musicale.

Gerald Trimble, un musicien en recherche perpétuelle.

 

 

Musique celtique hier et aujourd'hui (1)

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Plus de 125.000 visites sur ce blog démarré en novembre 2006.

Donc 125.000 fois merci aux visiteurs habituels ou occasionnels, merci pour votre intérêt, merci pour vos commentaires.

 

Cet article est une sorte de suite à Naissance d'une passion publié fin 2006 où j'expliquais comment j'étais tombé dans le chaudron de la musique celtique fin 1972.

Plus de 40 ans après, je suis donc toujours là animé par cette passion qui reste le "fil rouge" de mon existence.

 

Pour la première fois voici donc une interview de moi interrogé par moi-même.

Cela peut paraître prétentieux mais je ne vois pas qui d'autre que moi pourrait répondre aux questions que j'ai envie de me poser (!?)

 

N.B. le tutoiement sera de mise car Jean-François et moi on se connait depuis si longtemps.

 

Et c'est parti !

 

Rakaniac : Ainsi donc, tout a commencé fin 1972.

JF : oui et pour ceux qui n'ont pas lu "Naissance d'une passion" c'est parce qu'Alan Stivell était à la mode en France et partout en Europe que j'ai commencé à m'intéresser à lui.

 

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Je pense bien que le détonateur fut son fameux concert à l'Olympia en févier '72. A partir de ce moment, sa renommée a largement dépassé les frontières de la Bretagne.

On entendait Alan sur toutes les radios en Europe, on le voyait à la télévision.

A partir de ce moment, il a fait de très nombreuses tournées un peu partout.

 

Rakaniac : C'est donc lui qui est à l'origine de la première vague Bretonne ?

JF : Oui, il était même le seul au début, puis on a commencé à parler des Tri Yann et de Gilles Servat...

Ensuite il y a eu cet engouement pour la musique Bretonne et Celtique et d'autres artistes se sont fait connaître à leur tour.

 

 

 

 

Ici je parle pour la Bretagne et donc pour l'Europe de l'Ouest car c'est clair que les Irlandais et les Ecossais n'ont pas attendu Alan stivell pour faire connaître leur musique.

 

Rakaniac : De même, ce n'est pas Alan qui a inventé la musique Bretonne.

JF : Non, certainement pas, la musique traditionnelle est jouée depuis très longtemps en Bretagne.

Dans les années '50 il y a eu cependant une grande prise de conscience et de profonds changements.

Rakaniac : ah ?

JF : la musique traditionnelle étant le fruit de la transmission orale, un certains nombres de Bretons ont eu peur qu'une partie de ce patrimoine soit perdu avec la disparition des anciens musiciens et chanteurs.

De nombreux collecteurs se mirent alors à sillonner la Bretagne à l'écoute de musiciens amateurs afin d'enregistrer ou de transcrire des partitions afin de conserver des centaines d'airs et de chansons parfois peu connues.

Ce collectage est toujours d'actualité aujourdhui avec l'association DASTUM qui existe depuis 1972.

 

Parrallèlement à cela, il faut bien sûr parler (déjà dans les années '40) de l'assemblée des sonneurs Bodadeg Ar Sonerion (B.A.S.) présidée par Dorig Le Voyer, association de musiciens qui vont d'une part fabriquer des instruments et d'autre part faire des collectages.

Membre du B.A.S., Polig Montjarret (également sonneur) fut un des grands artisans de ces colletages.

Musicien, arrangeur, compositeur, la musique bretonne lui doit beaucoup.

 

C'est à la B.A.S. que naquit en 1946 l'idée de la création des bagadou qui n'existaient pas auparavant.

Inspiré par le modèle des pipe-bands écossais, le bagad, en plus des cornemuses et des caisses claires comprend également des sonneurs de bombardes.

 

Rakaniac : oui, ces formations musicales sont impressionnantes.

JF :  Au départ, les bagadou ne jouaient que des musiques traditionnelles (principalement des danses)

mais à présent des musiciens et arrangeurs composent des airs pour les bagadou.

Et ce sont même parfois des musiques très sophistiquées.

Ces dernières années, des gens comme Roland Becker, Jean-Louis Hénaff (Bagad Kemper) ou André Le Meut (Bagad Ronsed-Mor)... ont beaucoup fait évoluer la musique des bagadou.

 

 

 

 

 

Rakaniac : en dehors des musiciens, il y a aussi les chanteurs.

JF : Oui, c'est d'ailleurs valable pour toutes les civilisations, la transmission orale est à l'origine de tout type de communication de l'information.

Bien au delà de la musique, on retrouve ce mode de communication dans les contes, dans l'apprentissage de n'importe quelle formation dans les civilisations anciennes.

Bien avant qu'on aie inventé l'écriture mais aussi bien après car jusqu'il y a deux siècles une partie de la poplulation ne savait ni lire ni écrire.

 

Les chansons traditionnelles se transmettaient donc de bouche à oreille.

Un enfant les avaient apprises de ses parents et de ses grands-parents puis les faisaient évoluer à son tour.

 

Rakaniac : les faisaient évoluer ?

JF : oui parce que tout le monde n'a pas les mêmes possibilités vocales. Et que quelqu'un avec un plus grand registre vocal va peut-être étoffer une mélodie ou peut-être la simplifier s'il est moins doué et n'arrive pas à chanter certaines notes.

A partir de ce moment, les mêmes chansons vont se retrouver dans tel ou tel village mais interprétées de manière différente.

Parfois avec des paroles modifiées aussi parce que par exemple, tel enfant apprenant une chanson de son grand-père n'a pas tout compris ou tout retenu et va mettre d'autres paroles à la place.

Comme rien n'était écrit et qu'il n'y avait pas de partitions, il pouvait y avoir de nombreuses variantes.

 

Rakaniac : c'est à partir du moment où il y a eu les collectages dont tu parlais plus haut que les choses ont commencé à se structurer.

JF : Oui.

Entre 1839 et 1893, le conte Hersart de La Villemarqué va publier diverses versions du Barzaz Breiz.

Il s'agit d'imposants ouvrages de chansons populaires collectées par lui et sa mère à travers toute la Bretagne.

Des chants traduits en Français avec parfois des versions compilées ou modifiées par La Villemarqué lui-même.

Un travail remarquable qui reste une référence encore aujourd'hui.

Le Barzaz Breiz et d'autres livres de collectage seront, en partie, une source d'inspiration pour les chanteurs traditionnels d'aujour'hui.

 

Rakaniac : à partir de quand peut-on parler de "professionnels" de la chanson bretonne ?

JF :  à partir de 1956, les soeurs Goadec ont commencé à animer des festou-noz en chantant à trois en "kan ha diskan".

Bientôt suivies par les frères Morvan (également trois) qui après plus de 50 ans continuent de perpétuer cette tradition aujourd'hui.

Depuis les années '70 des chanteurs comme Yann-Fanch Kemener (groupe Barzaz puis carrière solo) et Erik Marchand (groupe Gwerz puis carrière en solo) vont donner des lettres de noblesse à ce genre musical.

 

 

 

 

Toujours actifs aujourd'hui, ces deux terribles chanteurs ont fait de nombreux émules dont Denez Prigent est le représentant le plus connu.

 

Rakaniac : Et au niveau des instruments ?

JF : Bien sûr la Bretagne est connue pour ses binious (petite cornemuse avec un seul bourdon) et ses bombardes.

Pas seulement dans les bagadou mais aussi à travers les sonneurs de couples (biniou et bombarde) qui constituent une autre approche de la musique traditionnelle en matière de danses Bretonnes.

J'évoque tout cela dans mes articles Bombardes et sonneurs (1) (2) (3) que je t'invite , cher Rakaniac, à consulter si tu désires plus d'informations sur le sujet.

 

A côté de cela, il y avait partout des violonistes et des accordéonistes qui sillonnaient la Bretagne pour faire danser les amateurs lors des mariages et des autres fêtes populaires.

 

C'est à partir du "Folk revival" des années '70 qu'on a commencé à utiliser toute sortes d'instruments pour interpréter la musique traditionnelle.

Si Alan Stivell avait directement débuté en mélangeant la bombarde et le guitare électrique, les Tri Yann par exemple jouaient uniquement sur des instruments acoustiques à leurs débuts (guitare, dulcimer, psaltérion, whistle, bombarde, contrebasse, banjo...)

C'est seulement petit à petit qu'ils se sont "électrifiés" en introduisant basse, guitare électrique et claviers dans leur musique plus la batterie qui apportait aussi d'autres sonorités.

 

D'autres groupes des années '70 étaient uniquement acoustiques comme les Leprechauns ou les Skofériens

qui participèrent au Festival de Kertalg en 1972. 

Pareil pour le groupe "An Triskell" des frères Quefféléant (deux harpes celtiques, guitare, flûte, cornemuse...et juste un peu de claviers) ou pour le groupe Gwendal (flûte traversière, violon, guitare, mandoline...et une basse électrique quand même).

 

Glenmor s'accompagnait à la guitare pour mettre en valeur ses textes magnifiques avec parfois le concours d'un autre guitariste : Bernard Benoit.

Gilles Servat en faisait de même à ses débuts pour faire découvrir à la Bretagne sa poésie engagée.

A quelques exceptions près, ses musiques n'avaient d'ailleurs rien à voir avec le traditionnel, ses accompagnements musicaux non plus.

C'est seulement à partir de ses collaborations avec le groupe Triskell puis avec l'Héritage des Celtes que le grand Gilles donna une coloration plus "celtique" à ses chansons.

 

Dans les années '70 & '80 d'autres chanteurs-poètes comme Mélaine Favennec, Gweltaz Ar Fur, Louis Capart et Claude Besson privilégiaient aussi la guitare acoustique.

Ce dernier nous gratifiant en plus de disques instrumentaux interprétés au dulcimer et au psaltérion.

 

 

 

Rakaniac : Et pour les musiques à danser ?

JF : Pareil, on se rend compte encore aujourd'hui de l'impact de cette première "Vague Bretonne" lancée par Alan Stivell.

Parce qu'Alan avait fait un concert dans leur coin que Yann Goasdoué, Mélaine Favennec et les autres décidèrent de former un groupe de Fest-Noz, les Diaouled Ar Menez qui mélangeaient bombardes, accordéon, violon, guitare électrique, guitare basse.

Les Diaouled, un terrible groupe de musiques traditionnelles qui firent de bonheur de milliers de danseurs durant de très longues années.

 

 

 

 

Queques temps plus tard les Sonerien Du leur emboîtèrent le pas ajoutant le chant (kan ha diskan) aux musiques instrumentales.

Quarante ans après, ce terrible groupe est toujours là pour faire danser les jeunes et les moins jeunes sur des airs traditionnels ou des compositions.

Ensuite, ces deux groupes firent de très nombreux émules au fil des décennies suivantes : Ar Re Yaouank, Gwerz, Barzaz, Karma, Kornog, Pennou Skoulm, Skeduz, Follen, Strobinell... 

 

 

 

Enfin, il faut bien entendu parler du F.I.L. (Festival Interceltique de Lorient) qui au départ (1971) était un championnat de bagadou.

"Festival des cornemuses" qui avait aussi accueilli à l'époque des artistes comme Gilles Servat, Alan Stivell et les Dubliners.

A partir de 1972, ce festival décide de s'ouvrir à l'Interceltisme et chaque année des artistes d'autres nations Celtes (Galice, Ile de Man, Ecosse, Irlande...) sont invités à se produire à Lorient.

Un festival (connu également pour sa "Grande parade des nations Celtes") qui n'arrête pas de grandir au fil des ans.

Organisé chaque année au mois d'août durant dix jours, le F.I.L. a dépassé la barre des 800.000 (!) spectateurs  depuis 2010.

Les spectacles proposés sont très diversifiés et les artistes toujours plus nombreux à vouloir s'y produire.

 

A côté de cela, le festival de Cornouaille à  Quimper et le festival des Vieilles Charrues (en partie consacré au folk) attirent également bon nombre d'amateurs de musique Celtique.

 

 

 

Rakaniac : Et ensuite, que s'est-il passé après cette Vague Bretonne des années '70 ?

JF : cher ami, c'est ce que nous verrons dans les prochains articles.

 

 

A suivre...

 

 

 

 

 

 

 

 

Musique celtique hier et aujourd'hui (2)

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Rakaniac : Bien le bonjour cher Jean-François.

JF : Bonjour cher ami, content de te revoir sur ce site.

Rakaniac : mais j'avais hâte de reprendre notre conversation à propos de notre passion commune.

JF : avec plaisir.

Rakaniac : que s'est-il passé après la première vague des années '70 ?

JF : il y a eu les années '80.

Rakaniac : mais encore ?

JF : ici, je pense qu'il faut élargir le débat aux autres "pays celtiques" , également scinder en plusieurs parties et revenir plus en arrière pour certaines régions.

Rakaniac : tout un programme.

JF : je reste encore un peu en Bretagne pour les années '80.

Il y a eu une grosse acalmie comme si le celtique en France et en Europe de l'Ouest était un peu passé de mode.

Les artistes Bretons faisaient encore des disques mais ceux-ci étaient moins diffusés sur les radios, on organisait moins de concerts, il y avait moins de festou-noz.

 

Rakaniac : Et ailleurs ?

JF : tout d'abord, il faut préciser que dans n'importe qu'elle région celtique ou non, la transmission orale fut au départ le principal mode d'apprentissage dans les civilisations anciennes.

Rakaniac : oui, ce que tu expliquais pour la Bretagne dans ton article précédent est bien sûr valable pour l'Ecosse, l'Irlande ou la Galice.

 

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JF : En effet et je tiens aussi à préciser un chose.

Comme tu le sais, ce blog ne parle pas de politique et reste uniquement centré sur la musique.

Il me parait cependant logique de situer certains contextes historiques.

 

Tout d'abord en Galice (ouest de l'Espagne), le nationalisme galicien démarre en 1916 avec les "Confréries de la langue" qui revendique le monolinguisme.

En 1931, création du parti Galléguiste qui exprime les premières idées d'automomie de la Galice par rapport à l'Espagne.

Le nationalisme galicien qui défend à la fois la langue et la culture galicienne.

N.B. le Galicien est une langue aux origines latines.

En effet, les langues celtes on disparu en Espagne depuis le 6 ème siècle

Après le décès de Franco en 1975, La Galice obtient un statut d'autonomie et devient comme la Catalogne et le Pays Basque une nationalité historique.

Il y a à présent un parlement galicien.

 

Au niveau musical, le Festival Interceltique de Lorient est le premier à accueillir des artistes de Galice en Bretagne.

Bon nombre de musiques traditionnelles étaient d'abord jouées par des tambours et des gaitas (cornemuse de Galice).

Depuis le début des années '70 de nombreux chanteurs et musiciens vont se faire connaître par les amateurs de musique celte.

Carlos Nunez (flûtes et cornemuse) est le plus célèbre d'entre-eux.

Carlos est un surdoué qui a très bien intégré cette notion d'inter-celtisme en musique celtique.

En plus de sa carrière solo, il sera d'abord membre des Chieftains avant de faire partie de l'Héritage des Celtes.

Depuis, Carlos Nunez est resté ami avec Dan Ar Braz avec qui il fait encore des concerts de temps en temps.

 

Derrière lui, Susana Seivane (cornemuse), Pancho Alvarez (bouzouki), Xosé Manuel Budino, les groupes Milladoiro, Treixadura, Matto Congrio, Luar na Lubre sont parmi les interprètes les plus connus.

 

 

 

 

 

 

La principauté des Asturies est une communauté autonome dont la capitale est Oviédo.

Ce statut est obtenu après des siècles d'histoire et de situations diverses (invasions des Wisigoths, invasions musulmanes, Royaume des Asturies, royaume de Leon).

Musicalement, c'est également au F.I.L. que l'on va découvrir la musique des Asturies.

Tout comme en Galice, leur musiques et danses traditionnelles étaient d'abord jouées sur des tambours et des gaitas.

Parmi les artistes asturiens les plus connus il y a bien sûr José Angel Hévia (cornemuse), Llan de Cubbel, Llariegu, Herbarmora et Hector Braga.

 

 

 

la langue cornique avait complètement disparu en Cornouailles au 19 ème siècle.

Depuis le 20 ème siècle on s'efforce de la faire revivre dans des écoles primaires et secondaires ainsi que dans des cours pour adultes.

Langue brittonique, le Cornique est encore plus proche du Breton que ne l'est le Gallois.

Les Cornouailles sont un comté d'Angleterre.

Depuis peu, ils ont reçu le statut de "minorité nationale".

Au niveau musical, je dois bien avouer ne connaître que la chanteuse Brenda Wooton que l'on avait surnommé "la Grande Cornouaillaise".

Née en 1928 au Pays de Galles et décédée en 1994.

Poussée par des amis qui admiraient sa manière de chanter, elle démarre seulement sa carrière à l'âge de 48 ans.

Invitée régulièrement au F.I.L., Brenda avait une voix à la fois aîgue et puissante qui lui permettait de se sentir aussi à l'aise avec un grand orchestre ou avec simplement son fils à la guitare.

 

 

Rakaniac : Et qu'en est-il du Pays de Galles ?

JF : Le Pays de Galles est une principauté Anglaise depuis le 13 ème siècle.

Depuis 1999, la principauté a des institutions spécifiques au sein du Royaume Uni (assemblée nationale, gouvernement local).

Le Gallois toujours parlé par 20% de la population est la seconde langue nationale.

Côté musique, le Pays de Galles est principalement réputé pour ses Choeurs qui sont de très grande qualité.

A côté de cela, une série d'artistes comme Julie Murphy, Elaine Morgan (Héritage des Celtes), Ar Log, Calenig perpétuent la tradition musicale et font de nouvelles compositions.

Il faut bien avouer cependant, que ces musiciens sont beaucoup moins connus que leurs homologues Bretons, Irlandais ou Ecossais.

 

 

 

 

 

 

L'île de Man est située dans la mer d'Irlande à égale distance de l'Angleterre, de l'Ecosse et de l'Irlande.

Elle ne fait pas partie du Royaume-Uni ni de l'Union Européenne mais dépend de la couronne Britanique.

Son gouvernement autonome décrète les lois et gère le budget.

Sur l'île de Man on parle l'Anglais et le Mannois (ou Manxois) qui est une forme du Gaélique.

L'île de Man fait partie des huit nations celtes reconnues par le congrès celtique.

 

Maurice, Robin et Barry Gibb (les Bee Gees) sont nés sur l'île de Man mais on ne peut bien sûr pas les citer en tant que groupe celtique.

Il doit bien y avoir quelques artistes là-bas mais j'avoue n'en connaître aucun.

 

 

 

Rakaniac : et l'Irlande et l'Ecosse, tu n'en as pas encore parlé.

JF : j'y arrive et cette matière est vaste.

Tellement vaste même que je préfère me limiter aux années '60 puis au folk revival à partir des années '70.

 

A noter que la période du folk revival avait démarré également en Angleterre quand des groupes comme Fairport Convention avaient décidé d'ajouter un violoniste (Dave Swarbrick) à une formation rock (batterie, basse, guitare électrique).

D'autres groupes comme Steeleye Span, Albion Band, Oysterband...leur emboîtèrent le pas.

 

 

En Ecosse tout d'abord, en plus des cornemuses, on connait bien entendu les harpes, les violons et les accordéons.

La cornemuse est un instrument répandu dans toute l'Europe mais c'est probablement en Ecosse que sa pratique s'est le plus développée avec les célèbres pipe-bands, ainsi qu' avec les solistes qui jouaient un style de musique classique (piobaireachd).

Il faut dire aussi que la grande cornemuse écossaise est impressionnante et a un registre plus développé avec ses trois bourdons.

Au fil du temps, la musique des pipe-bands a évolué.

Au répertoire purement militaire est venue s'ajouter de la musique de danse mais aussi de nouvelles compositions.

Parfois des musiques plus élaborées avec l'apport d'autres instruments comme les cuivres.

 

 

La musique des Shetlands est également caractéristique.

Des familles entières qui jouent du violon + quelques instruments.

C'est assez spécial tous ces violons qui jouent à l'unisson des musiques très rythmées.

 

Il y a bien entendu le répertoire des harpes.

On retrouve des traces de la "clarsach" déjà au 9 ème siècle à l'époque des Pictes.

Les harpistes avaient autrefois un rôle important auprès de la cour des rois et des chefs de clans pour qui ils composaient des morceaux dans telle ou telle circonstance.

 

La musique vocale également est un genre particulier.

Des chants de travail, des ballades, de chansons à base d'onomatopées (puirt a beul) souvent à capella.

 

Plus bien entendu des musiques à danser jouées au violon et à l'accordéon.

 

C'est de ces solides bases que se sont inspirés les musiciens de folk revival écossais.

Dans les désormais célèbres années '70 des groupes comme les Tannahill Weavers, Ossian, Silly Wizard, Battelfield Band et Boys Of the Lough (en partie Irlandais), des chanteurs comme Les Corries, les Mac Calmans, Ewan Mac Coll vont faire évoluer la musique traditionnelle écossaise.

 

 

 

 

 

Par leurs arrangements musicaux, leurs talents vocaux et l'ajout de la cornemuse à d'autres instruments (cistre, guitare, violon, accordéon, flûtes) ces groupes se démarquent de ce qui avait été fait jusqu'alors.

L'engouement pour ce style de musique ne cesse de croître et d'autres pays en Europe voient naître leurs propres groupes de musique écossaises et irlandaises.

 

A partir de ce moment, pour le grand public, la musique écossaise n'est plus limitée à la musique de cornemuse.

 

 

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Rakaniac : Et en Irlande ?

JF: Ici aussi je démarrerai aux années '60.

C'est probablement dans ce pays que l'on dénombre le plus de musiciens professionnels ou amateurs.

Des familles entières dont chaque membre état capaple de jouer d'un ou de plusieurs instruments.

Le plaisir de se retrouver dans chaque fête, dans chaque réunion familiale pour faire de la musique ensembles.

Dans ce pays, pratiquer la musique tradtionnelle était comme pratiquer une religion sans se préoccuper des différences d'âge ou de condition sociale.

 

C'est dans les années '60 que sont apparus les premiers groupes professionnels.

Sur les conseils de Sean O' Riada, Paddy Moloney (uilleann pipe & whistle) forme les Chieftains en 1962.

Flûte, whistles, uilleann pipe, violons, harpe et bodhran sont les instruments utilisés par ce groupe.

Au départ les Chieftains font uniquement de la musique instrumentale.

Une musique privilégiant les notes aiguëss avec des arrangements très subtils et de nombreux changements de rythme.

Rapidement, la renommée des Chieftains va dépasser les frontières de l'Irlande.

Le "son" des Chieftains a quelque chose d'unique et facilement reconnaissable.

Depuis des décennies, ce groupe est considéré comme l'ambassadeur de la musique traditionnelle irlandaise.

Depuis que Kevin Connef (bodhran) est membre du groupe il y a aussi quelques chansons dans leur répertoire.

Depuis une vingtaine d'années, ce qui intéresse le plus les Chieftains, c'est de jouer avec d'autres groupes et chanteurs dans les styles les plus variés.

Van Morrison, Sting, les Rolling Stones, Ry Cooder...ont tous enregistré avec les Chieftains.

Ils aiment le dépaysement (un des rares groupe Irlandais à s'être produit en Chine) et aussi les albums concepts (un disque consacré à la musique bretonne, à la musique de Galice, du Mexique...).

C'est probablement le groupe le plus original de la scène irlandaise.

 

D'autres groupes ont démarré au début des années '60.

C'est le cas des Clancy Brothers.

Paddy, Tom, Bobby, Liam quatre frères irlandais qui émigrèrent d'abord aux U.S.A. au début de leur carrière.

Associés à Tommy Makem, ils enregistrèrent de nombreux disques de ballades et aussi d'instrumentaux.

Robbie O' Connell est le neveu des Clancy Brothers.

Comme ses oncles il se partagea entre l'Irlande et les Etats Unis.

Robbie O' Connell se produisit à de nombreuses reprises avec les Clancy Brothers.

Les Clancy Brothers sont également connus pour avoir inspiré Bob Dylan à ses débuts.

 

 

 

 

 

 

Groupe de la banlieue de Dublin les Wolfe Tones ont démarré en 1963.

Derek Warfield, Brian Warfield, Noel Nagle et Tommy Byrne en furent les membres fondateurs.

Il s'agit d'un groupe plus révolutionnaire que les Clancy Brothers.

Des chansons engagées à propos de l'Irlande et de L'I.R.A. et des héros républicains irlandais.

Après plus de 50 ans de concerts dans de nombreux pays, les Wolfe Tones sont toujours actifs aujourd'hui.

 

Dans ce style musical, le groupe le plus connu est bien sûr les Dubliners qui avait démarré en 1962.

Ronnie Drew, Luke Kelly, Barney Mc Kenna, John Sheahan, Bobby Lynch, Paddy Reilly et Ciaran Bourke en sont les membres fondateurs.

A l'heure acturelle seul le violoniste John Sheahan est encore en vie mais le groupe existe toujours.

Contrairement à celle des Chieftains, la musique des Dubliners est principalement faite de chansons (même s'il y a aussi quelques instrumentaux).

Une musique de pubs avec des chansons le plus souvent entraînantes, des voix parfois un peu rugeuses qui donnent soif et mettent une terrible ambiance.

 

Dans le genre, il faut aussi citer les Fureys Brothers même s'ils n'ont démarré qu'en 1974.

J'avais présenté cette famille de musiciens dans mes articles The Fureys (part 1) (part 2 & part 3).

 

 

En Irlande, le personnage central du "folk revival" s'appelle Donal Lunny.

Au départ guitariste Donal Lunny va tomber "amoureux" du bouzouki qui avait été importé en Irlande par Johnny Monihan à la fin des années '60.

D'autres musiciens comme Andy Irvine et Alec Finn (De Dannan) vont faire de ce bouzouki leur instrument de prédilection.

Par ses arrangements musicaux, Donal Lunny (qui joue aussi du bodhran et des claviers) va véritablement dynamiser la musique irlandaise.

Dans les années '70 il est à la fois membre du groupe Planxty (Andy Irvine, Christy Moore, Liam O'Flynn) et du Bothy Band (Kevin Burke, Micheal O' Domhnaill, Triona Ni Domhnaill, Matt Molloy, Paddy Keenan) deux groupes qui modernisent la manière de jouer le folk irlandais.

 

D'autres groupes vont leur emboîter le pas comme De Dannan et Clannad.

Clannad formé lui aussi par une famille de musiciens (deux frères, deux soeurs + 2 jeunes oncles).

Eithne Brennan la soeur cadette décida quant à elle de quitter le groupe pour faire une carrière solo sous le nom de Enya.

 

Clannad a la particularité d'avoir démarré par de la musique traditionnelle uniquement acoustique pour petit à petit virer vers une musique pop-rock qui remporta un très grand succès.

 

 

 

 

 

Le style de musique prôné par Donal Lunny allait faire de nombreux émules auprès des musiciens irlandais qui allaient former bon nombre de groupes jouant de cette manière.

Cela, c'est bien sûr une autre histoire...

 

Rakaniac : une histoire que tu ne manqueras pas de raconter par la suite...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Musique celtique hier et aujourd'hui (3)

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JF : Cher ami, tu es bien matinal aujourd'hui.

Rakaniac : Bonjour Jean-François, connaissant ta verve, je pense qu'il vaut mieux se lever tôt pour t'écouter car j'imagine que tu as encore beaucoup de choses à dire.

JF : Oui, le sujet est tellement vaste et me connaissant, lorsque j'aurais terminé cette série d'articles j'aurais encore des craintes d'avoir oublié certaines choses.

Rakaniac : sacré Jean-François, tu ne changeras donc jamais.

JF : Dans mon article précédent, j'avais parlé d'une relative acalmie de la musique celtique en Bretagne.

Il faut tout de même préciser que le folk revival des années '70 avait fait découvrir cette musique celtique au reste de l'Europe de l'Ouest.

Et que depuis lors il y a des groupes qui pratiquent cette musique dans toute la France mais aussi en Belgique, en Allemagne, en Italie, en Hongrie...

De leur côté les Irlandais et les Ecossais n'ont jamais cessé de jouer leur musique.

Soutenus comme il se doit par leurs nombreux "frères" répartis sur les autres continents.

 

Rakaniac : sur les autres continents ?

JF : oui je parle ici de tous les Irlandais et Ecossais qui ont émigré aux Etats-Unis, au Canada et en Australie.

Comme tu le sais la population actuelle des U.S.A. a été constituée il y a plusieurs siècles de façon multi-raciale par des Européens, des Africains, des Asiatiques...

Dedans bien sûr de fortes colonies irlandaises et écossaises qui avaient déserté leur pays pour des raisons politiques et économiques.

Une fois installés, ces gens ont essayé de reproduire (du moins en partie) les modes vie qui étaient les leurs sur le vieux continent.

La pratique de la musique traditionnelle s'est donc partiellement maintenue dans ces communautés.

 

Rakaniac : donc la musique irlandaise et écossaise se joue toujours aux U.S.A.

JF : il faut préciser que cette musique a pris une double direction.

D'une part celle de l'évolution et d'autre part celle de la continuité.

Rakaniac : c'est à dire ?

JF : plongées dans un autre environnement, avec l'influence d'autres musiques (jazz, blues, ragtime, bluegrass...) ces musiques tradtionnelles se sont peu a peu transformées devenant de la musique square-dance, western, country...).

A côté de cela, cependant d'autres chanteurs et musiciens "purs et durs" ont continué de jouer les gigues et les reels dans le plus pur style de la musique trad.

Des musiciens comme les Clancy Brothers (cités plus haut), le joueur de banjo Mick Moloney, le chanteur Robbie O' Connell, le multi-instrumentiste Seamus Egan (fondateur du groupe Solas) et tant d'autres.

 

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Des artistes qui aiment se produire tant en Europe qu'aux U.S.A.

 

 

 

 

 

Rakaniac : Et donc j'imagine que le même phénomène s'est produit pour le Canada, le Québec, l'Acadie ?

JF : oui bien sûr au départ ils jouaient les mêmes morceaux puis il y a eu toute une série de nouvelles compositions qui n'arrêtent pas d'enrichir le répertoire.

Au Québec il est d'ailleurs amusant de constater que toute cette population francophone mais entourée d'anglophones a une double culture musicale.

Leurs chansons sont en Français mais leurs musiques sont des reels des gigues, des hornpipes comme leurs homologues Canadiens.

 

Rakaniac : et en Australie ?

JF : Là c'est un peu moins développé mais il y a aussi des groupes qui font de la musique irlandaise et des musiciens qui jouent dans des pipe-bands.

 

Rakaniac : je comprends mieux à présent lorsque tu parlais du "soutien" des musiciens des autres continents.

 

JF : mais il est temps à présent de parler de la deuxième vague Bretonne.

Une série d'artistes vont de nouveau faire parler d'eux cette fois dans les années '90.

Durant cette décennie, les groupes phares de la musique Bretonne (Tri Yann, Gwendal, Triskell, Sonerien Du, Diaouled Ar Menez...) vont tour à tour fêter leurs 20 ans d'existence.

Vingt ou vingt-cinq ans sur les scènes de Bretagne et d'ailleurs avec déjà de très nombreux disques et concerts à leur actif.

Ces musiciens sont toujours là mais entre temps, de nombreux autres sont arrivés qui se sont fait une place plus ou moins importante dans le paysage des musiques celtes.

Des harpistes (Kristen Nogues, Gwenael Kerleo, le duo Sedrenn, Dominic Bouchaud, Myrdhin, Jakez François...)

Des guitaristes (Soïg Siberil, Bernard Benoit, Jean-Charles Guichen, Gilles Le Bigot, Jacques Pellen, Nicolas Quemener...).

Des violonistes (Jacky Molard, Christian Lemaître, Pierrick Lemou...).

Et d'autres et bien d'autres.

 

En 1993, Alan Stivell décide de ré-enregistrer ses anciens succès avec d'autres musiciens (y compris des artistes issus de la variété).

Ce cd "Again" est très bien accueilli par le public et annonce clairement cette nouvelle vague, ce nouvel engouement pour ce style de musique.

Un engouement probablement teinté de nostalgie pour certains mais qui touche aussi un nouveau public, une nouvelle génération de sympathisants à cette musique. 

 

En juillet 1993 à l'occasion du 70 ème festival de Cornouaille à Quimper, le producteur Jakez Bernard demande à Dan Ar Braz de créer un spectacle pour clôturer ce festival.

Dan va inviter plus de 70 musiciens pour l'occasion (des chanteuses, un pipe-band écossais, Alan Stivell, le bagad Kemper, Donal Lunny).

Cette série de concerts est une réussiste et fait naître le concept de l'Héritage des Celtes.

 

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Columbia (Sony Music) leur propose d'enregistrer un premier disque qui remporte rapidement un très grand succès.

Entre 1994 et 1999, l'Héritage des Celtes va faire de nombreux concerts remplissant de très grandes salles dans toute la France.

Il sera également invité sur des plateaux télé et passera en radio à de nombreuses reprises.

Durant cette période, l'Héritage de Dan Ar Braz va enregistrer quatre cd, un dvd en mettant à l'honneur des artistes comme Gilles Servat, Karen Matheson, Elaine Morgan, Carlos Nunez, Yann-Fanch Kemener, Didier Squiban...

Des disques qui l'emportent à deux reprises aux Victoires de la Musique.

Une des clé du succès de cet Héritage des Celtes c'est la diversité des genres.

 

 

 

 

Des choses assez intimistes comme les chansons de Yann-Fanch Kemener accompagné par le sublime piano de Didier Squiban et à côté de cela les brillantes prestations du Bagad Kemper ou encore des suites de reels et de gigues jouées avec brio par les musiciens Irlandais.

En 1996, une petite partie du groupe est même invitée à représenter la France au concours de l'Eurovision.

Même si le classement ne fut pas extraordinaire, étonnant tout de même de voir une chanson en Breton diffusée à un si large public.

1999, nouveau cd-dvd à l'occasion de "Bretagnes à Bercy.

Puis encore des concerts d'adieu au F.I.L. en 2000 et une participation aux Nuits Celtiques à Paris en 2002.

 

 

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Si la grande aventure de l'Héritage est à présent terminée, nul doute qu'elle aura fortement marqué de son empreinte l'histoire de la musique celtique contemporaine.

 

 

En 1995 un autre raz de marée va secouer fortement la musique des celtes, un raz de marée venu d'Irlande cette fois.

Au départ la chaine de télévision RTE demande à la productrice Moya Doherty de créer un spectacle de 7 minutes devant servir d'interlude durant le concours Eurovision.

Le compositeur Bill Whelan (claviériste et percussionniste) se charge de faire une musique destinée à soutenir des danseurs de claquettes irlandaises ainsi que le groupe vocal "Anuna".

24 danseurs sont engagés dont Michael Flatley et Jean Butler chargés de créer une chorégraphie.

 

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Le jour de l'Eurovision l'interlude en question déclenche une standing ovation incroyable dans le public et ce devant 300 millions de téléspectateurs...Riverdance est né.

En février 1995, première représentation de Riverdance, the Show à Dublin.

Après cela, ce sera l'explosion.

Vente de cd, de vidéos et surtout une série impressionnante de spectacles d'abord en Europe puis aux Etats-Unis puis dans le monde entier.

Au point qu'il y aura même plusieurs troupes pour assurer les tournées sur les divers continents.

La musique de Riverdance est faite de compositions qui s'inspirent fortement de la musique traditionnelle Irlandaise mais aussi d'autres musiques (flamenco, klezmer...).

Des musiciens prestigieux comme Davy Spillane (uilleann pipe), Eileen Ivers (fiddle), Noel Eccles (percussions) accompagnèrent ce show durant plusieurs années.

 

 

 

 

 

Rakaniac : des centaines de milliers de personnes qui ont découvert la musique Irlandaise de cette façon.

JF : oui, un engouement incroyable mais je pense, encore plus à cause de la danse que de la musique.

Rakaniac : il faut dire que ces danseurs sont impressionnants et terriblement rapides.

JF : oui, c'est inoui le nombre de pas qu'ils font en une minute.

Rakaniac : et aussi la grâce des danseuses qui par la légèreté de leurs mouvements donnent parfois l'impression de voler.

JF : je vois que tu es amateur, cher ami.

Rakaniac : non pas spécialement car moi c'est avant tout la musique qui m'intéresse mais je suis simplement impressionné, c'est tout.

JF : moi aussi je préfère de loin la musique...mais chacun ses goûts.

Rakaniac : Et bien sûr, cela n'est pas prêt de s'arrêter.

 

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Riverdance a fêté ses 20 ans il y a peu et le show avait également donné naissance à d'autres spectacles comme "Lord of the Dance" (toujours avec Michael Flatley), "Spirit of the Dance"...

De quoi ravir encore très longtemps tous les amateurs du genre.

 

 

 

Rakaniac : Décidément, les années '90 furent des années fastes pour la musique celtique.

 

JF : Ce n'est pas tout car l'Irlande décidément très versatile a été secouée par un autre séisme durant la seconde partie des années '90.

Et ce avec l'arrivée du groupe "The Corrs".

Jim Corr (guitare et claviers), Caroline Corr (batterie et bodhran) , Sharon Corr (violon et chant) et Andrea Corr (chant et whistle), tous musiciens depuis l'enfance forment ce groupe en 1995.

Le premier album "Forgiven not Forgotten" remporte d'emblée un immense succès.

Les trois soeurs et lleur frère ont été bercés par la musique traditionnelle.

Et même si la musique qu'ils jouent tend d'avantage vers le pop-rock, on sent des influences folk assez marquées dans leur répertoire.

Il y a d'ailleurs certains morceaux traditionnels ou des chansons qui se terminent de façon instrumentale.

La popularité des Corrs dépasse très vite les frontières de l'Irlande et leurs disques se classent très vite au top des hits de très nombreux pays.

A ce jour les Corrs ont vendu plus de 60 millions d'albums.

 

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Il faut dire qu'avec leur charme, leurs voix magnifiques et leurs qualités de musiciennes, ces jeunes femmes ont des arguments pour plaire à un public nombreux.

En 2005, leur album "Home" reprend principalement des chansons traditionnelles irlandaises.

Un disque qui est également tès bien accueilli par le public et qui installe encore un peu plus le groupe parmi les figures de proue de la nouvelle musique Irlandaise.

Nul doute que grâce aux Corrs on aura encore parlé un peu plus de celtique durant cette décennie.

 

 

JF : et ça ne s'est pas arrêté là.

Nouvelle révolution, en Bretagne cette fois.

En 1998, Martial Tricoche s'intéresse aux légendes celtiques.

Il écrit un texte de Rap à propos de druides qu'il présente à son ami Cédric Soubiron.

Avec un autre musicien, Hervé Lardic, les trois amis (tous d'origine bretonne) composent alors une musique de Rap à laquelle ils ajoutent un sample du traditionnel breton "Tri Martold".

Sous le nom de Manau, ils enregistent ce titre qu'ils appellent "la Tribu de Dana".

 

 

 

 

Avec cette chanson (qui va se vendre à plus d'un million d'exemplaires !) Manau va remporter un énorme succès tant en France que dans d'autres pays Européens.

Dans la foulée, le groupe enregistre l'album "Panique Celtique" qui va également très bien se classer dans les hits de plusieurs pays.

En plus de "La tribu de Dana" il y a "Mais qui est la Belette" qui est une reprise de la célèbre chanson des Tri Yann, "La Jument de Michao" ainsi que la reprise d'un morceau du groupe de fest-noz Ar Re Yaouank.

 

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A partir de 1999, les tournées vont être nombreuses pour Manau dans plusieurs pays d'Europe.

Le "Rap Celtique" est alors à la mode et permettra au groupe de s'imposer aux Victoires de la Musique.

 

Rakaniac : Et toi, comment as-tu ressenti cette nouvelle vague Celte ?

JF : Je ne suis pas amateur de Rap au départ mais c'est clair que cela faisait plaisir de ré-entendre de la musique celtique dans les médias.

C'était même assez bizarre pour moi d'entendre ma fille qui avait 5 ans à l'époque me chanter La Tribu de Dana.

Un peu comme quand je chantais Tri Martolod à mes parents quand j'avais 15 ans.

Rakaniac : oui une deuxième grande présence médiatique pour la Jument de Michao et Tri Martolod 20 ans plus tard.

JF : je ne vais tout de même pas bouder mon plaisir même s'il faut tout de même nuancer.

Rakaniac : Nuancer ?

 

JF : oui comme je le disais plus haut les années '90 ont  "boosté" fortement la musique Celtique.

A l'époque des artistes qui n'avaient rien à voir avec cette musique se sont soudain sentis attirés par elle.

En France, des chanteurs comme Renaud, Hughes Auffray ont subitement fait un album celtique.

En Irlande Sinead O' Connor a aussi fait un disque de "standards" de la musique irlandaise. Ok, cela peut se comprendre, elle est aussi Irlandaise.

 

A côté de cela il y a eu toute une série de cd de relaxation "pseudo-celtiques".

Disques dont je ne nie pas les qualités au niveau du bien-être mais dont l'origine celtique me paraît douteuse. 

Puis il y a eu tous ces albums de voix féminines "Celtic Women" dans lesquels il y a des reprises de traditionnels mais aussi beaucoup de compositions nouvelles.

D'un point de vue purement artistique ces disques sont très beaux, de jolies voix, de belles musiques agréables à écouter.

Pourtant, ce n'est pas parce qu'on ajoute un peu d'uilleann pipe ou de flûte par-ci, un peu de fiddle par-là que ces chansons ont un caractère celtique.

Pour moi il s'agit de musiques de variétés.

 

Rakaniac : mais faut-il nécessairement être Celte de pure souche pour pouvoir faire de la musique celtique ?

JF : non, certainement pas, chacun est libre de s'exprimer comme il veut, le tout, je pense, est de rester sincère.

 

Rakaniac : Et que retiens-tu dès lors de cette deuxième vague celte des années '90.

JF: Enormément de bonnes choses.

D'abord que de nombreux artistes qui étaient déjà actifs dans les années '70 le soient toujours vingt ans après.

Ensuite, que leur travail aie donné envie à toute une série de jeunes de la nouvelle génération de pratiquer cette musique et de la faire évoluer.

 

Puis bien entendu tous ces grands évènements (Héritage des Celtes, Riverdance, Manau) qui ont fait que cette musique celtique soit beaucoup plus connue du grand public et devenue un genre musical à part entière.

Evénements qui ont été à la base de l'expansion du Festival de Lorient, de la création des Nuits Celtiques (au stade de France) de la présence d'artistes celtes à l'Eurovision (Riverdance, L'Héritage des Celtes, Eimar Quinn qui gagna l'édition de 1996).

 

Des événements qui ont été source d'inspiration pour d'autres spectacles comme le "Celtic Procession" de Jacques Pellen.

 

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Le guitariste Jacques Pellen grand amateur de celtique et de jazz avait pour ce spectacle invité des musiciens venus de divers horizons.

Dans "Celtic Procession" on entend ,entre autre, des musiciens qui improvisent du jazz et sur ces musiques vient se superposer la voix de Erik Marchand qui chante une gavotte en Breton.

C'est assez surprenant mais agréable à écouter.

 

Autre spectacle d'un tout autre style.

Le compositeur Alan Simon crée en 1999 "Excalibur, la légende des Celtes".

 

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Une épopée musicale qui retrace les légendes du roi Arthur et de la Table Ronde.

Pas moins de 120 musiciens sont invités pour réaliser ce spectacle grandiose : l'orchestre symphonique de Pargue, des choeurs Bulgares, Fairport Convention (folk anglais) , Tri Yann, Carlos Nunes, Angelo Branduardi, Dan Ar Braz, Dominic Bouchaud (harpe celtique), plusieurs bagads, Roger Hogson (Supertramp), Gabriel Yacoub.

 

Ce premier opéra celtic-rock sera bien sûr enregistré en cd et dvd en remportera un joli succès en France et dans d'autres pays européens.

Cette réussite inspira Alan Simon qui composa ensuite d'autres fresques musicales (Anne de Bretagne, Tristan et Yseult...).

 

 

 

 

 

 

Rakaniac : des "grosses machines" que tout cela.

JF : je suis de ton avis mais je pense qu'il faut ce genre de locomotives pour qu'une partie du public puisse s'intéresser à ces musiques de manière plus approfondie.

Car derrière ces spectacles "grand public", si on veut faire l'effort d'aller plus loin, il y a de nombreux chanteurs , musiciens qui jouent en duo, en trio et qui valent vraiment la peine.

Un nombre incalculable d'artistes qui méritent d'être découverts.

 

Rakaniac : on en trouve déjà un certain nombre sur ce blog.

JF : et je pense bien que ce n'est pas fini.

 

Rakaniac : mais qu'en est-il de la troisième vague Celte ?

JF : ça cher ami, tu le sauras bientôt...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Musique celtique hier et aujourd'hui (4)

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JF : Comment vas-tu Rakaniac ?

Rakaniac : Je vais bien JF.

JF : alors, prêt pour une nouvelle conversation ?

Rakaniac : oui, j'ai hâte de savoir la suite.

JF : et bien en route pour ce quatrième et dernier volet.

Rakaniac : tu vas donc nous parler des années 2000.

JF : et du début des années 2010 puisque nous sommes en 2014.

Rakaniac : il y a donc bien eu une troisième vague ?

JF : oui , en Bretagne en tout cas mais je vais y venir un peu plus tard.

Suite à tout ce qui s'est passé auparavant, les années 2000 c'est un peu comme une consécration pour toute une série de nouveaux artistes et une confirmation pour les nombreux "anciens" artistes toujours présents.

Tant en Bretagne qu'en Ecosse ou en Irlande les grands évènements précédents (Riverdance, Héritage des Celtes, Les Corrs, Bretagnes à Bercy...) ont fait de nombreux émules parmi les jeunes musiciens et chanteurs.

Des gens qui ont ressenti profondément le besoin de s'exprimer dans cette musique en faisant parler leur créativité.

En s'éloignant parfois sensiblement des "grosses productions" citées plus haut mais un gardant des liens très forts avec leurs racines celtes.

Impossible bien entendu de les citer tous tant ils sont nombreux.

 

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Gwennyn Louarn fait partie de ces jeunes qui ont démarré dans les années '2000.

Elle a la particularité d'avoir d'abord appris à parler Breton avant le Français.

J'aime bien sa voix et ses chansons folk-rock qui sont principalement des compositions.

Sur scène, Gwennyn aime se produire en petite formation avec son compagnon (le guitariste Patrice Marzin) et le joueur d'uilleann pipe Kevin Camus.

Dans cette catégorie de jeunes artistes, j'ai  envie de citer  Gwenael Kerleo (même si elle avait démarré dans les années '90). Harpiste et aussi chanteuse, j'aime beaucoup la finesse de son jeu et l'imagination dont elle fait preuve dans ses compositions.

Il y a bien sûr Cécile Corbel, également une harpiste. Sa manière de chanter est un peu spéciale mais il y a dans ses musiques quelque chose de très envoûtant qui fait qu'on a vraiment envie de l'écouter.

Aussi le jeune et talentueux guitariste Julien Jaffrès.

 

En Ecosse je peux sans hésiter citer Julie Fowlis comme figure de proue de la nouvelle génération.

Le Gaélique (avant l'Anglais) fut sa langue maternelle. J'aime vraiment bien ce qu'elle fait.

 

 

Et en Irlande j'ai envie de citer la talentueuse flûtiste Stef Geremia et le violoniste Fergall Scahill (dont je vous parle dans un post précédent).

Il y a aussi la violoniste-flûtiste Claire Mann qui forme un duo détonnant avec le joueur de bouzouki Aaron Jones.

 

 

 

 

Quelques jeunes parmi tant d'autres de la génaration actuelle.

 

Rakaniac : et dans les anciens ?

JF : comme je le disais la plupart sont encore actifs en ce 21 ème siècle.

C'est le cas d'Alan Stivell, des Tri Yann, de Gilles Servat, de Dan Ar Braz, des Sonerien Du...en Bretagne,

mais aussi (un peu plus jeunes)  des frères Guichen, des frères Molard, de Soïg Sibéril, de Claude Besson, de Yann-Fanch Kemener, de Gwendal, des frères Quefféléant (Triskell), de Nolwenn Korbell, de Didier Squiban, de Mélaine Favennec, de Pierrick Lemou...

 

Rakaniac : et en Irlande ?

JF : il y en a tellement : De Dannan, Clannad, Dervish, Lunasa, Solas,Patrick street, Altan, The Chieftains, Donal Lunny, Andy Irvine, Christy Moore, Davy Spillane, Kevin Burke, John Doyle, Karan Casey, Cara Dillon, Finbar Furey...

 

Rakaniac : pas mal ! Et en Ecosse ?

JF : jusque quelques uns

Rakaniac : tu es sûr ?

JF ; Capercaillie, Old Blind Dogs, Tannahill Weavers, Battlefield Band, Boys of the Lough, Runrig, Phil Cunningham, Tony Mac Manus, William Jackson...

 

Rakaniac : rien qu'avec ceux que tu viens de citer il y a déjà moyen de remplir pas mal de scènes.

JF : et je t'assure que ce n'est qu'une petite partie.

 

Rakaniac : mais dans les Irlandais, tu n'as pas parlé de Planxty ?

JF : J'allais y venir.

Dans les évènements incontournables des années 2000-2010, il y a eu les reformations de divers groupes.

Ce fut le cas de Planxty en 2004.

Quel de fut pas mon étonnement de trouver ce cd "Planxty Live 2004".

 

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Donal Lunny, Andy Irvine, Christy Moore et Liam O' Flynn avaient donc décidé de reformer "Planxty" pour une série de concerts à Dublin.

Inutile de dire que j'ai vraiment apprécié d'écouter et de voir (nombreuses vidéos sur You Tube) mon groupe préféré en Irlande même en sachant que c'était provisoire.

 

En 2007, autre reformation qui m'a beaucoup marqué, celle des Moving Hearts.

Moving Hearts (Donal Lunny, Christy Moore, Davy Spillane, Keith Donald, Eoghan O'Neill...) avaient d'abord joué

un répertoire assez rock au début des années '80.

Des chansons engagées qui n'avaient pas plu à tout le monde à l'époque.

En 1985, ils enregistrèrent "The Storm" un disque beaucoup plus folk fait uniquement d'instrumentaux avant de se séparer en 1987.

 

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Les concerts de leur "réunion" sont une reprise live de l'album "The Storm" plus d'autres instrumentaux tirés de leurs disques précédents.

Grand bonheur aussi pour moi de ré-écouter les dialogues fous entre l'uilleann pipe ou le low whistle de Davy Spillane et le terrible saxophone de Keith Donald.

Des arrangements et une rythmique à la mesure du talent des divers membres du groupe.

 

Aute reformation, celle du Bothy Band (groupe phare des années '70).

Ces concerts étaient surtout faits en hommage de leur guitariste Micheal O'Domhnaill décédé un peu plus tôt.

Ce rassemblement fut cependant beaucoup plus discret et il n'y a pas eu de cd à ma connaissance.

 

Durant ces années 2000, Andy Irvine a aussi provisoirement reformé son premier groupe les Sweeney's Men (Terry Woods, Johnny Monihan) et également rejoué en duo avec le chanteur Paul Brady.

 

Rakaniac :

Et en Bretagne ?

 

Il faut d'abord citer la rencontre des Tri Yann et de l'O.N.P.L.

Rakaniac : ONPL ?

Oui l'Orchestre National des Pays de la Loire dirigé par Yves Soudant.

Grand amateur de la musique des Tri Yann, Yves Soudant leur propose en 1998 de monter un spectacle avec l'O.N.P.L.

Après de nombreuses répétitions, le premier concert voit le jour en 1998.

Il donnera naissance à un premier cd "La tradition synphonique".

 

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Il y a eu ensuite un deuxième spectacle à Rennes en 2000 puis un troisième en 2001 à Nantes.

Enfin en 2004, pour les adieux de Hubert Soudant à l'ONPL, trois derniers spectacles encore à Nantes.

sur scène, 140 musiciens et choristes, avec la participation de Bleunwenn Mevel, du Bagad de Nantes et de l'Ensemble Vocal de Nantes.

Et bien entendu sortie du deuxième cd de "la tradition symphonique".

 

En ce qui me concerne, j'étais un peu septique avant d'écouter ce premier disque en 1998 craignant que la musique des Tri Yann ne soit "noyée" dans les orchestrations symphoniques

Ce n'est pourtant pas le cas et je dois dire que ce cd est très agréable à écouter.

 

N.B.

pas de trace de vidéo sur You Tube de Tri Yann et l'O.N.P.L.

mais une petite chanson quand même de ce groupe de légende.

 

 

 


 

Rakaniac : Un orchestre classique, la musique celtique est décidément mise à toutes les sauces.

JF : mais cette sauce-là ne me dérange pas.

Tout comme les groupes qui mélangent celtique et jazz ou bien celtique et rock, du moment que les artistes s'expriment avec sincérité.

Rakaniac : mais peut-on encore qualifier ces différents styles de véritable musique celte ?

JF : oui je le répète, si c'est fait sincèrement et en restant imprégné des racines celtiques.

 

De toute manière la musique celtique n'existe pas vraiment.

Rakaniac : Comment-ça Jean-François, tu es en train de me dire que la musique celtique n'existe pas ! Je rêve !

JF : Pas de panique, depuis plus de 40 ans je parle de musique celtique et continuerai à la faire.

Rakaniac : mais alors ?

JF : Je suis assez d'accord avec des gens comme Jacques Pellen (guitariste) ou Roland Becker (multi-instrumentiste) pour dire que l'expression "musique celtique" est une étiquette qui regroupe les musiques de Bretagne, d'Irlande, d'Ecosse...

Cependant, la musique bretonne ou la musique irlandaise c'est très différent.

Les airs, les chansons, la manière de jouer, c'est très éloigné.

De même, il y a des choses en commun entre la musique irlandaise et la musique écossaise mais de grosses différences aussi.

Idem, la musique de Galice ou des Asturies me paraissent avoir beaucoup plus de racines "latines" et sont très différentes de la musique bretonne.

Cela ne veut pas dire que les unes sont plus "celtiques" que les autres mais je trouve que les répertoires sont très différents.

Bien sûr on peut faire co-exister au sein d'une même chanson des passages aux sonorités irlandaises avec des passages aux sononrités bretonnes (Alan Stivell et Gilles Servat sont coutumiers du fait) mais globalement la musique irlandaise ou la musique bretonne ce n'est pas pareil.

 

Rakaniac : et que penses-tu des fusions du "celtique" avec d'autres musiques ?

JF : ce n'est pas trop mon truc, pas du tout même.

N'y voit aucune forme de racisme de ma part mais pour moi des expériences comme "Afro Celts Sound System" ou "Mugar" où on mélange des musiques africaines avec du celtique ça me parait dangereux.

Rakaniac : dangereux ?

JF : oui parce que c'est faire un amalgame un peu comme on le fait en "World music".

Un grand mélange dans lequel on met un peu de ceci, un peu de cela et puis on obtient quelque chose qui n'a plus aucune authenticité.

Le meilleur moyen de la "noyer" en lui faisant perdre les caractéristiques qui lui sont propres.

 

Rakaniac : alors que depuis plus de 50 ans de nombreuses personnes se sont battues et se battent encore pour la préserver.

JF : Exactement, comme l'illustrent d'ailleurs d'autres évènements des années 2000 & 2010.

 

En Ecosse et en Irlande, de multiples séries d'émissions télé (comme les Highlands Sessions, Transatlantic Sessions) présentent un grand nombre d'artistes sous forme de vidéos.

 

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Beaucoup de musiciens écossais et irlandais sont invités à jouer ensembles.

Ils accompagnent des chanteurs, divers solistes et jouent de nombreux instrumentaux.

Il y a sur You Tube de très nombreuses vidéos montrant ces rencontres entre musiciens de plusieurs génarations.

C'est très intéressant à écouter et on y découvre une multitude d'interprètes.

 

 

 

 

 

 

En Bretagne, il faut bien entendu parler du "phénomène" Nolwenn Leroy qui a démarré fin 2010.

Venue de la "Starac" et de la Variété, Nolwenn s'est souvenue de ses origines bretonnes.

 

Ayant vécu à Saint Renan durant son enfance elle a été en partie bercée par la musique bretonne.

L'idée de faire un album de reprises de chansons bretonnes était un pari audacieux car ce n'était pas du tout une garantie de succès commercial mais ce pari a été gagné.

 

Le cd "Bretonne" s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires.

Entre fin 2010 et 2012 on a de nouveau énormément parlé de musique bretonne et celtique en France en en francophonie.

A titre d'exemple, les chansons "Tri Martolod" et "la jument de Michao" qui avaient connu leur heure de gloire dans les années '70 grâce à Alan Stivell et les Tri Yann ( chansons dont on allait reparler dans les années '90 avec Manau ) allaient de nouveau se faire entendre 12 ans plus tard grâce à Nolwenn.

 

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Bien sûr, il ya eu des polémiques : Nolwenn pas une vraie chanteuse bretonne, arrangements trop variétés, disque commercial, Nolwenn pas sincère...

En ce qui me concerne je pense bien que sa démarche était sincère.

Cette artiste a le droit d'avoir éprouvé de la nostalgie pour une partie de ses racines musicales.

J'ai été touché par le fait que Nolwenn mette tout sont talent, sa voix, sa présence sur scène pour défendre ce répertoire breton et celtique (il y a aussi des chansons irlandaises).

 

 

 

 

Elle n'a jamais revendiqué le fait d'être une artiste celte mais je crois vraiment qu'elle l'a fait avec coeur.

C'était commercial ? Peut-être, tant mieux, tant pis, chacun son avis.

Chacun a le droit d'aimer ou non mais je pense que la musique bretonne et celtique a bénéficié d'un coup de fouet médiatique et que d'autres artistes moins connus ont pu profiter de certaines retombées du succès de Nolwenn Leroy.

 

Rakaniac : beau plaidoyer !

 

JF : Nolwenn nous entrâine tout naturellement vers la suite de cette vague bretonne.

Rakaniac : je parie que tu vas nous reparler l'Alan Stivell.

JF : en effet.

En 2012, Alan décide de retourner jouer à l'Olympia.

40 ans après le mythique concert de 1972 Alan va fêter un anniversaire grandiose dans le temple de Bruno Coquatrix.

Pour ce faire il charge son ancien guitariste Robert Le Gall de s'occuper de la réalisation artistique de ce spectacle.

Alan décide d'inviter le Bagad De Saint-Malo (qui est une sorte de prolongement du Bagad Bleimor dans lequel il a joué) plus deux anciens musiciens de '72 : Dan Ar Braz et René Werneer.

Nolwenn Leroy est également invitée à chanter plusieurs titres avec Alan (qui fut un de ses idoles).

 

 

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Le spectacle fut à l'image du personnage, grandiose.

Un cd et un dvd vont immortaliser cet Olympia bis qui donnera au public l'occasion de ré-entendre tous les morceaux de 1972, plus de nombreux titres de l'album suivant en 1973, plus d'autres titres récents ou anciens ainsi que quelques nouveautés.

 

 

 

 

Je vous parle plus en détail de cet évènement à d'autres endroits de ce blog.

Alan retourne à l'Olympia

René Werneer retrouve Alan Stivell

L'Olympia, un an déjà (Alan Stivell)

DVD Alan Stivell Olympia 2012

 

Rakaniac : Pour les détails on te fait confiance.

 

Et en dehors d'Alan comment se porte la musique celtique en 2014 ?

JF : je pense bien que ce mouvement n'est pas prêt de s'arrêter.

On n'a jamais autant fêté la Saint-Patrick, Haloween en dehors de L'Irlande et des U.S.A que depuis une quinzaine d'années.

Pareil pour les "Nuits Celtes" qui attirent toujours plus de monde et sont toujours plus médiatisées.

Le 10 aôut dernier l'Interceltique de Lorient s'est achevé (c'était l'année de L'Irlande) après avoir accueilli des centaines (!) de milliers de visiteurs.

 

Partout en France, aux U.S.A. en Europe, s'organisent de petits ou grands festivals de musiques celtiques.

De très nombreux groupes profesionnels ou amateurs (même s'ils sont parfois peu connus) prennent du plaisir à jouer ces musiques depuis longtemps déjà.

 

Cependant, rien n'est acquis, je pense que plus que le jazz, le rock ou le classique, la musique celtique devra toujours se battre pour garder sa place en tant que genre muscial à part entière.

Avec le potentiel de talent et de créativité qui existe dans l'ancienne et dans l'acturelle génération, j'ai cependant des raisons de croire que cette musique continuera d'exister et va se développer.

 

Rakaniac : j'en suis convaincu moi aussi.

Jean-François, je te remercie pour cet interview.

 

JF : de rien cher ami, je t'invite à présent à redevenir moi-même.

Rakaniac : bien à toi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


W.A.Y.S.

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Plus de 130.000 visites sur ce blog et pour vous remercier la présentation d'un groupe qui n'existe pas, un groupe entièrement tiré de mon imagination.

Je n'ai jamais caché ma nostalgie pour le début des années '70, époque où j'ai découvert le celtique grâce à Alan Stivell et ses musiciens.

Je vous en parle dans divers articles, ils étaient les idoles de ma jeunesse, ceux qui ont marqué mes 15 ans, ceux qui ont orienté ma vie.

 

 

 

 

En 1972-1973, le groupe Stivell (ils s'appelaient ainsi sur le disque "Chemins de terre") était composé de Jean-Luc Hallereau (basse), Pascal Stive (orgue), Michel Santangeli (batterie), Dan Ar Braz (guitares), René Werneer (fiddle), Gabriel Yacoub (dulcimer, banjo, guitare) et bien sûr Alan (harpe celtique, whistle, bombarde et cornemuse).

 

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Des sept membres, c'est Alan, René, Dan et Gabriel qui m'ont le plus marqué.

Leur look m'interpelait aussi : Alan et sa longue chevelure noire, Gabriel et ses cheveux bouclés, René avec ses très longs cheveux chatains et Dan déjà un peu dégarni mais avec sa barbe et ses cheveux longs.

Puis il y avait les instruments, les guitares, ok, on connaissait mais cette harpe, ce dulcimer, cette bombarde c'était vraiment étrange.

Puis il y avait ce violon (appelé fiddle) dont le jeu n'avait rien à voir avec les violons de la musique classique, c'était pourtant le même instrument.

 

 

 

 

A l'époque, je guettais les rares moments où ce groupe fétiche passait à la télévision et j'écoutais en boucle les albums "A l'Olympia" et "Chemins de terre" en me délectant.

 

Frustration pour moi fin 1973 quand Gabriel Yacoub quitta le groupe pour former Malicorne.

Frustration quand René Werneer quitta Alan fin 1976 pour former le groupe Ys.

Frustration enfin quand Dan Ar Braz décida de quitter Alan pour faire une carrière solo en 1977.

Alan engagea d'autres musiciens, enregistra de nouveaux disques et donna de très nombreux concerts.

Continuant à faire de la musique de très grande qualité au fil des années.

 

Après plus de cinquante ans de carrière et 25 albums, Alan reste toujours pour moi l'artiste le plus marquant de la musique celtique.

 

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Durant toutes ces années, il n'a cessé d'innover , de créer, d'explorer la musique dans toutes les direcions.

Aussi de dessiner, de concevoir de nouvelles harpes, de rechercher de nouvelles sonorités.

Egalement de se battre pour faire connaître les musiques celtiques partout dans le monde et pour défendre les langues et la civilisation celte.

J'ai pour lui énormément d'admiration et de respect.

 

Si j'ai déploré autrefois le départ de Gabriel, René et Dan, j'ai par contre bien apprécié leurs carrières respectives :

 

Après le groupe Ys, René Werneer forma le groupe "Habit de plumes" puis enregistra d'autres disques consacrés au violon.

 

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Il enregistra aussi avec la chanteuse Catherine Ribero avant de former un quatuor à cordes "la Réjouissance Française".

Après cela René Werneer quitta la scène pour se consacrer uniquement à son métier d'enseignant.

 

Après Stivell, Gabriel Yacoub a envie de s'intéresser aux musiques traditionnelles de France.

D'abord un premier disque avec son épouse Marie Yacoub (Sauvet) intitulé "Pierre de Grenoble".

Puis en 1974  le couple rencontre le violoniste Laurent Vercambre et le multi-instrumentiste Hughes de Courson et ces quatre-là décident de former le groupe Malicorne.

Malicorne va très vite connaître le succès et va enregistrer des disques jusqu'en 1988.

 

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Gabriel Yacoub va ensuite faire une carrière en solo jouant un répertoire très personnel de chansons nouvellement composées.

En 2010, reformation provisoire de Malicorne pour les Francofolies de La Rochelle.

Et depuis, Gabriel et Marie Sauvet ont décidé de reprendre le répertoire de Malicorne en s'entourant cette fois de nouveaux musiciens.

 

En plus de sa carrière en solo, Dan Ar Braz joua dans divers groupes ( Mor, Sonerien Du, Fairport Convention) avant de se lancer dans la grande aventure de l'Héritage des Celtes dans les années '90.

Depuis, Dan a enregistré de nouveaux albums solo.

 

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Ces dernières années, il a formé un nouveau groupe Celebration dans lequel il réunit sur scène un bagad, de nouvelles chanteuses et une série de mucisiens de talent.

Une sorte de prolongement à l'Héritage des Celtes.

 

 

La séparation d'Alan et de ses musiciens des seventies a donc eu pour moi l'aspect très positif de pouvoir découvrir tous ces artistes en solo et d'écouter de très nombreux disques.

 

 

Fin 2011, Alan nourissait le projet de fêter à L'OLympia les 40 ans de son concert de 1972.

Il confia à son ancien guitariste Robert le Gall la direction artistique de ce concert.

Ensembles, ils conçurent toute la préparation et les répétitions de ce spectacle.

Alan avait prévu d'inviter deux anciens : René Werneer et Dan Ar Braz.

Hélas pas de trace de Gabriel Yacoub (Alan avait pourtant participé à un de ses disques dans les années '90).

Si Alan avait déjà rejoué avec Dan Ar Braz ( albums "Again" et Bretagnes à Bercy") il n'avait par contre plus jamais revu Réné Werneer depuis 1976.

Je vous ai parlé de ces retrouvailles dans un post précédent René Werneer retrouve Alan Stivell

 

J'étais très excité à l'idée de ses come-back tout en déplorant que Gabriel ne soit pas de la partie.

 

Je n'ai pas pu assister à ce fameux concert mais j'ai pu m'imprégner de cette ambiance magique grâce aux nombreuses vidéos figurant sur You Tube.

Enfin, un an plus tard la sortie du cd et du dvd m'ont bien entendu comblé.

 

Mais j'aurais tellement aimé voir dans ce spectacle, une chanson, ne fut-ce qu'une chanson chantée à capella par René, Dan, Gabriel et Alan.

 

 

 

 

 

Un groupe au sein du groupe, un quattuor qui aurait pu s'appeller W.A.Y.S.

Soit les initiales de Werneer-Ar Braz-Yacoub-Stivell

WAYS qui en anglais signifie aussi "chemins" en référence au disque "Chemins de terre";

également par rapport aux divers "chemins" parcourus par mes quatre mousquetaires.

 

J'ai envoyé quelques images à Alvaro Ribeiro (un autre blogueur) en lui demandant de faire un montage photo pour créer la pochette de ce cd de W.A.Y.S.

Voici ce que ça a donné.

 

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Le titre du cd "A dream" s'imposant pour matérialiser mon rêve.

 

Grand merci à toi Alvaro !

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Ne vous précipitez pas chez le disquaire pour commander ce cd car il n'existe que dans mon imagination.

Je vous remercie d'avor lu cet article pour partager ce rêve.

Si un jour un producteur convaiquant lit ces lignes...?

 

 

 

 

En attendant, une autre video de... "Ways" quand ils étaient jeunes.

 

 

 

 

 

 

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Claire Mann & Aaron Jones

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C'est grâce à Martial, un ami internaute, que j'ai découvert ce duo.

J'ai tellement été "scié" en voyant cette vidéo que j'ai voulu la publier et citer ces deux artistes dans mon article

Musique celtique hier et aujourd'hui (4)  

Ils méritent amplement une petite présentation.

 

Je n'avais jamais entendu parler de Claire Mann.

Quant à Aaron Jones, je le connaissais vaguement car il est membre du groupe "Old Blind Dogs" mais ce n'est pas pareil d'écouter un musicien au sein d'un groupe ou de l'apprécier dans un duo.

 

 

Originaire de Newcastle, Claire Mann se met très tôt à l'apprentissage du violon, de la flûte et des whistles.

 

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Attirée depuis son plus jeune âge par la musique traditionnelle irlandaise et écossaise, elle va vite devenir une virtuose de ces trois instruments.

Très rapidement, Claire va participer à de nombreux concours de musique trad. et remporter de multiples distinctions.

 

Agée de 16 ans à peine, elle se perfectionne d'abord aux côtés du violoniste Aidan O'Rourke puis en devenant membre du groupe Tabache avec lequel elle enregistre deux albums.

Elle part ensuite habiter en Ecosse et découvre un autre univers musical à Edimbourg.

Ce sera pour elle l'occasion de rencontrer et de collaborer avec des artistes comme Christy O' Leary, Old Blind Dogs, Nuala Kennedy...

Durant cette période, Claire Mann devient également professeur au Conservatoire Royal de Glasgow et enseigne également la flûte et le violon à Stirling, Galloway et Dumfries.

 

Claire Mann enregistre son premier album solo en 2001 (déjà avec Aaron Jones comme accompagnateur).

 

Cette fois sous le nom de Claire Mann & Aaron Jones, ils sortent en 2005 un cd intitulé "Secret Orders".

 

 

 

 

 

Ensuite c'est la rencontre assez étonnante avec deux musiciens Allemands.

Gudrun Walther (chant, violon, accordéon) et Juergen Treyz (guitare) sont passionnés par les musiques traditionnelles, y compris la musique celtique.

 

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Aaron, Claire Gudrun et Juergen décident donc de revisiter le répertoire trad. d'Allemagne, d'Ecosse et d'Irlande.

Déja deux cd à leur actif : "2 Duo's -until the cows come home" et Litha "Dancing on the light".

 

 

 

 

 

Originaire de Poole en Angleterre, Aaron Jones vit depuis de nombreuses années en Ecosse.

 

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Il s'est donc familiarisé depuis longtemps avec la musique traditionnelle de ce pays.

Maître du bouzouki, Aaron Jones est également chanteur et virtuose de la guitare.

Il tourne régulièrement aux U.S.A. en Angleterre et en Europe. Il a participé a de nombreux shows télévisés.

En plus de "Old Blind Dogs" et à présent "Litha" ses collaborations sont nombreuses : Kate Rusby, Phil Smilie (Tannahill Weavers), Alistair McCulloch (fiddle) et bien entendu Claire Mann.

 

A noter aussi que Aaron Jones fut élu musicien de l'année en 2005 par le Scots Trad Music Award.

Et cela n'a rien d'étonnant quand on voit comment il joue du bouzouki.

Terriblement inventif dans ses accords il donne un relief incroyable à la mélodie jouée par la flûte ou le violon.

Grâce à ses accompagnements, le soliste est à la fois soutenu et valorisé de façon optimale.

 

 

 

Claire Mann et Aaron Jones, deux Anglais qui guident la musique celtique vers d'autres horizons.

 

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Calum Stewart & Heikki Bourgault

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A présent une série d'articles pour présenter des duos.

Je trouve que le duo (ou éventuellement le trio) donne la possibilité d'apprécier d'avantage le talent des artistes.

J'ai été autrefois particulièrement marqué par les disques de Kevin Burke (fiddle) et Micheal O' Domhnaill (guitare et chant) dont la complémentarité était parfaite.

Deux musiciens virtuoses issus du fameux groupe irlandais "Bothy Band" (actif dans les années '70).

J'ai bien entendu suivi toute leur carrière discographique et ils restent encore pour moi LA référence aujourd'hui.

 

 

Calum Stewart & Heikki Bourgault

Une série de duos donc (anciens ou nouveaux) de musiciens connus ou moins connus qui s'expriment pleinement dans cette formule à deux.

 

 

 

 

 

Calum Stewart est Ecossais, il est né en 1982 à Moray dans le nord de l'Ecosse.

Depuis tout jeune, Calum Stewart a été plongé dans la musique traditionnelle d'Ecosse, d'Irlande et de Bretagne.

Il a appris successivement à jouer des whistles puis de la flûte traversière en bois et enfin de l'uilleann pipe.

A force d'écouter et de jouer avec de nombreux musiciens, il s'est forgé son propre style et s'est également lancé dans la composition.

 

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Calum a déjà fait des enregistrements avec le London Philarmonic Orchestra et fait partie du groupe folk écossais Manran.

 

 

Heikki Bourgault est un guitariste Breton de la nouvelle génération.

Musicien pro depuis 2006 il est lui aussi un adepte de l'accord ouvert tant répandu dans le musique celtique.

Heikki Bourgault a fait son apprentissage de la musique bretonne en jouant dans les fest-noz. Il a aussi écouté et joué avec de nombreux musiciens dans divers styles.

 

 

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Heikki est très imaginatif et est sans cesse à la recherche de nouvelles harmonies au niveau de ses accompagnements.

 

 

Les deux musiciens se sont rencontrés en 2008 et très vite l'idée d'une collaboration musicale leur est venue.

Calum et Heikki sont tous les deux enracinés dans la musique traditionnelle mais veulent avant tout la faire évoluer par leur interprétation et l'étoffer au travers de nouvelles compositions.

 

 

 

 

En 2010, Calum et Heikki ont enregistré leur premier cd (éponyme) avec la participation du violoniste Jacky Molard.

L'idée est de "regarder au delà des frontières , de repousser les limites tout en respectant les traditions".

En 2014, Heikki et Calum ont sorti leur deuxième cd "Hunter's Moon".

 

 

 

Ce qui m'a directement plu en écoutant ce duo c'est la grande qualité du son.

Aussi la recherche de sonorités et la variété des arrangements.

 

A l'uillean pipe ou à la flûte, le jeu de Calum Stewart est à la fois puissant et rempli de variations.

J'aime bien la manière dont il descend dans les notes graves et parfois les effets un peu "jazzy" qu'il tire de ses instruments.

 

Heikki Bourgault est un guitariste très inventif au niveau de ses accompagnements.

Selon les morceaux ou les séquences de ceux-ci, son jeu est parfois léger ou bien puissant.

Par moment, on a l'impression qu'il joue de la guitare basse tant son jeu appuie bien la flûte ou la cornemuse irlandaise.

 

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Heikki et Calum deux musiciens vraiment complémentaires qui orientent la musique celtique vers de nouvelles directions. 

 

 

 

Et une petite dernière pour la route...

 

 

 

 

 

 

 

 

The Celtic Seven

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Interruption provisoire des articles consacrés aux duos pour vous présenter un groupe bien sympa entièrement made in Belgium.

J'ai déjà eu l'occasion d'insister sur le fait qu'il y a dans notre petit pays toute une série d'artistes qui s'intéressent à la musique celtique et en jouent.

Certains comme "Roots", "Faran Flad", "Irish Feel", "Snakes in Exile" sont plus attirés par la musique irlandaise, d'autres comme "Yer A Mad" interprètent de la musique "celtique" au sens large.

 

"The Celtic Seven" se situe d'avantage dans cette seconde option.

Comme son nom l'indique The Celtic Seven est un groupe de sept membres qui,a un moment donné de leur carrière, ont eu envie de s'exprimer à travers ce genre musical.

 

Le groupe s'est créé un peu par hasard en 2012.

Sacha Swierczynski (claviériste et flûtiste) et son oncle Lothar Seghers (bassiste) se sont retrouvés en Bretagne pour une fête de famille. Là au milieu d'autres musiciens, ils se sont mis à interpréter quelques standards de la musique bretonne.

 

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Cette prestation totalement improvisée a été appréciée par leur entourage.

Rentrés à Bruxelles l'envie leur est venue de former un groupe avec des gens animés par cette même passion pour le celtique.

Au départ, le groupe faisait exclusivement des reprises de Stivell, Tri Yann, The High Kings, Loreena Mc Kennit...avant de petit à petit se lancer dans les compositions.

 

Celtic Seven a une conception electro-acoustique qui mélange les sonorités de guitare électrique, claviers, batterie avec la contrebasse, la flûte, la guitare acoustique ou le violon.

Dans ces sonorités, les voix tiennent également une part importante car presque tous les membres du groupe sont soit chanteurs ou choristes.

 

 

Fils d'une professeur de solfège, Sacha Swierczynski a été plongé très tôt dans l'apprentissage de la musique.

 

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Il étudie donc à la fois le chant et le piano et atteint rapidement un excellent niveau qui lui permet de participer à des émissions télévisées en tant que jeune soliste.

Plus tard, il participe à de nombreux spectacles et devient membre d'une association caritative "L'enfant des étoiles" (qui s'occupe d'enfants en difficultés) pour laquelle il compose de nombreuses musiques.

Au fil des années, Sacha Swierczynski s'intéresse à d'autres musiques dont la variété, le gospel et la musique celtique.

En 2013, il devient le claviériste de Gérard Jaffrès (un chanteur Breton qui vit en Belgique).

Dans Celtic Seven par contre, Sacha chante et joue des whistles et de la cornemuse.

 

 

Lothar Seghers est également musicien depuis sa plus tendre enfance.

 

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Lui aussi étudiera le chant, la flûte et l'orgue avant de s'orienter vers la contrebasse.

Après des études universitaires en philologie et musicologie il se fait engager à la RTBF (télévision Belge).

Amateur de divers styles de musique (jazz, classique) mais aussi amoureux de la Bretagne, c'est tout naturellement qu'il va se passionner pour les musiques celtiques.

Dans Celtic Seven, Lothar est vocaliste et joue de la contrebasse ou de la basse électrique.

 

 

Anne Collet est la violoniste et chanteuse du groupe.

 

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Française originaire d'Epinal, Anne vit depuis 2006 en Belgique.

Anne apprend le violon dès l'âge de sept ans et participe à des concours de jeunesses musicales dès l'âge de dix huit ans.

Entre 2001 et 2012, Anne Collet est créditée de participations en tant que choriste ou violoniste pour de spectacles de Jean-jacques Goldman, DeSaFiNaDo, Music Owl Band, Yves Simon.

Elle écrit des arrangements pour orchestres à cordes et travaille également pour l'association "L'enfant des étoiles".

 

 

Professeur de musique, Véronique Marlier est la claviériste du groupe.

 

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Membre des Choeurs de l Union Européenne et directrice de chorale, Véronique Marlier apporte aux Celtic Seven son sens du rythme et de la créativité.

Grâce à son expérience de la musique et du solfège, Véronique se charge des harmonisations.

 

 

 

Benjamin Roulleaux est un des deux guitaristes des Celtic Seven.

 

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Il joue principalement de la guitare acoustique et chante.

Très jeune, Benjamin a pratiqué toute une série d'instruments (violon, basson, clarinette, cornemuse) avant de s'orienter principalement vers la guitare.

Il a fait partie d'un groupe de metal-hardcore (When Blood Burns) dont il est également le chanteur.

A côté de cela, Benjamin s'intéresse aussi à la musique celtique.

 

 

L'autre guitariste est Nicolas Darchambeau.

 

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Parfois à la guitare acoustique, le plus souvent à la guitare électrique.

Issu d'une famille de musiciens, il se met à la guitare durant l'adolescence.

Au départ, ses goûts musicaux vont plutôt vers le rock des années '70.

Nicolas Darchambeau fera partie de divers groupes.

Ami avec plusieurs musiciens des Celtic Seven il va peu à peu s'initier à la musique celtique et devenir membre du groupe.

 

 

Enfin il y a le batteur Jonathan Hanssens qui a démarré cet instrument à l'âge de seize ans.

 

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D'abord attiré par le hard rock, Jonathan Hanssens va jouer dans divers groupes de variété française et anglaise.

Il jouera aussi avec Banjamin Roulleaux dans le fameux groupe When Blood Burns en 2006.

Avant de débarquer dans Celtic Seven, Jonathan a déjà eu l'occasion de se produire dans une centaine de concerts.

 

 

En découvrant les vidéos de Celtic Seven j'ai directement apprécié le mélange whistle-fiddle qui est une des clé incontournable dans les sonorités de la musique celtique.

Le groupe a très bien compris cela et les solistes peuvent s'appuyer sur une rythmique à la fois solide et variée.

Les voix sont aussi un des points forts de Celtic Seven.

Sacha Swierczynski a une très jolie voix et chante avec beaucoup de conviction.

C'est aussi le cas d'Anne Collet qui est très convainquante dans la "Chanson pour mon père" ou dans les classiques comme "Scarborough Fair" chantés en Anglais.

 

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Sur scène, on sent que ce groupe essaie de bien communier avec le public et dans la bonne humeur.

En les écoutant, on ressent aussi le sérieux de leur travail au niveau des arrangements musicaux.

Dans son concept de musiques celtiques au sens large, The Celtic Seven propose à présent un répertoire fait de reprises mais aussi de chansons nouvellement composées.

 

C'est le cas dans les trois vidéos ci-dessous :

 

Sacha Swierczynski a composé la musique des deux premières chansons, Lothar Seghers en est le parolier.

A noter que Benjamin Roulleaux écrit aussi les paroles de certaines chansons.

 

Dans "Scotland in Deffens" j'aime beaucoup les arrangements vocaux et le rythme entraînant de cette chanson.

 

 

 

 

 

Dans "Chanson pour mon père" Anne Collet nous fait admirer sa très jolie voix étendue sur un large registre.

Dans ce titre, j'aime bien les arrangements du whistle, de la basse et des claviers.

 

 

 

 

 

"Scarborough Fair" est un grand classique qui avait été popularisé dans les années '60 par Simon & Gartfunkel.

Depuis, de nombreux artistes ont repris cette chanson.

La version de Celtic Seven est intéressante d'abord pour la voix d'Anne Collet et les vocaux de Sacha Swierczynski.

Egalement parce que le batteur Jonathan Hanssens adopte un jeu plus soft qui convient bien à ce morceau et aussi pour l'accompagnement en finesse des deux guitaristes.

A noter aussi la belle participation de le chorale Caldara.

 

 

 

 

 

The Celtic Seven, un groupe à voir si vous habitez la région de Bruxelles ou si vous passez par la Belgique.

 

Pour d'autres infos : link

Ossian

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J'ai déjà évoqué ce groupe à  plusieurs reprises au travers d'articles à propos de ses divers membres.

 

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                          W. Jackson (harpe) J.Martin (fiddle) G.Jackson (flûte) B.Ross (guitare)                                  

 

 

Formé en 1976 par William Jackson, George Jackson, John Martin et Billy Ross, Ossian représenta pour moi un deuxième apprentissage de la musique Ecossaise après celui des Tannahill Weavers.

 

 

 

 

 

 

Fallen on hard times

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"Fallen on hard times" est le titre d'une chanson de Jethro Tull.

Un mythique groupe rock Anglais qui avait démarré à la fin des années '60.

 

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Un groupe dont le style au fil des années passa du rock progressif au folk rock puis au hard rock.

Rien à voir avec la musique celtique me direz-vous.

 

Lorsque j'avais une vingtaine d'années, en dehors du celtique, j'écoutais des groupes anglais et de la chanson française.

Déjà fort passionné par les flûtistes, je m'étais intéressé à Jethro Tull parce que leur leader, Ian Anderson

jouait de la flûte traversière, cela m'intriguait.

J'avais donc acheté quelques 33 tours à l'époque afin de découvrir comment la flûte pouvait se marier à ce type de musique.

Dans Jethro Tull, je n'aimais pas tout mais il y avait des morceaux qui me plaisaient beaucoup.

J'étais quand même assez sous le charme de Ian Anderson.

De formation classique, Ian en plus d'être un remarquable flûtiste joue de divers instruments.

Sa manière de chanter est assez spéciale et je trouve même que sur scène il a l'air un peu inquétant mais

quel musicien !

 

 

En 1982, Jethro Tull avait enregistré l'album "Broadsword and the Beast".

 

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Ian Anderson (chant, flûte, guitare acoustique) était entouré de Peter John Vettese (claviers, chants), Martin Barre (guitares acoustiques et électriques), Dave Pegg (basses, mandoline, chant), Gerry Convay (batterie, percussions).

j'ai toujours eu une préférence pour ce disque, peut-être parce que les morceaux y étaient plus structurés que dans les autres albums ?

 

Assez bizarrement, la chanson "Fallen on hard times" m'a toujours fait penser à de la musique celtique.

Est-ce le jeu des guitares, mandoline, flûte ? En tout cas, j'ai toujours adoré ce titre et j'avais envie de le partager sur ce blog.

J'espère que les puristes me pardonneront.

 

 

 

 

 

 

Fallen on hard times

Fallen on hard times --- but it feels good to know
that milk and honey's just around the bend.
Running on bad lines --- we'd better run as we go,
Tear up, tear up the overdraft again.

Oh, dear Prime Minister --- it's all such a mess.
Go right ahead and pull the rotten tooth.
Oh, Mr. President --- you've been put to the test.
Come clean, for once, and hit us with the truth.

Looking for sunshine --- oh but it's black and it's cold
Yet, you say that milk and honey's just round the bend.
Giving us a hard time, my friends
handing us the same line again.

Fallen on hard times --- and there's nowhere to hide
Now they've re-possessed the Rolls Royce and the mink.

Turning on the peace sign --- and it's back to the wood.
Soon there will be raised a holy stink.

Somebody wake me. I've been sleeping too long.
Oh, I don't have to take this lying down.
You can keep your promises. Shove `em where they belong.
Don't ask me to the party --- won't be around.

 

 

 

Merci à Ian Anderson

 

 

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n.b. si cette chanson vous donne envie de bouger ou même de danser, essayez de ne pas être sur les rotules !

Fergal Scahill

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J'ai découvert cet artiste en achetant un cd de son groupe "Freewheel" au magasin Ludos Celtic Breizh à Liège. http://www.ludos.be/.

 

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Tenu par un copain passionné par la Bretagne et les Celtes, "Ludos" est un commerce où l'on trouve des produits Bretons et aussi des disques qu'on ne trouve probablement pas ailleurs.

 

 

 

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Fergal Scahill est originaire de Corofin, petit village dans le conté de Galway.

Issu d'une famille de musiciens, Fergal Scahill est d'abord un virtuose du violon mais aussi un excellent joueur de bodhran . Il est également guitariste.

 

 

 

 

 

 

 

Fergal Scahill et ses amis...attention talent !

 

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Fête de la Saint Patrick à Dison

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Ce 14 mars dernier, le Centre Culturel de Dison et l'asbl F.E.L. organisaient un concert pour célébrer la Saint Patrick avec quelques jours d'avance.

Une bonne habitude qui dure depuis plusieurs années déjà et qui fait de Dison un "chef lieu" de la musique folk dans l'Est de la Belgique.

Comme ce fut le cas pour Luc Pilartz : Celtic Attitude le spectacle avait lieu dans la nouvelle et belle salle "Comédis" construite sur l'ancien site d'Interlac.

 

Formule habituelle, deux groupes étaient invités.

Une première partie "concert" avec le groupe "Roots", un entracte pour rendre hommage à la Guiness puis une seconde partie "bal" avec le groupe "Balbuzar".

 

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Groupe Flamand de la région de Dendermonde, Roots est un groupe très agréable à écouter.

En montant sur scène, les sept musiciens dégagent une impression de sympathie qui se confirme dès que le chanteur Jan Van Rossem s'adresse au public en souriant et en faisant l'effort de parler en Français.

Sept sur scène donc puisque en plus de Jan Van Rossem (guitare, percussions, chant) on compte aussi Laure Sabbe (chant et percussions), Erwin Sabbe (chant, guitares acoustique et électrique, mandoline) , Christoph Elaut (basse, contrebasse), Tom Voets (batterie), Johan De Greef (accordéon) et Diede Verpoest (violon).

 

Avec beaucoup de talent, Roots nous interprète des chansons et des instrumentaux.

Des reprises d'artistes Irlandais comme Solas, Patrick Street, Gaelic Storm, Donal Lunny...mais aussi des chansons composées par Jan Van Rossem ou Erwin Sabbe.

Certaines chansons se terminent par des parties instrumentales qui permettent déjà à une partie du public de danser.

 

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Jan Van Rossem a une voix très agréable et beaucoup de présence sur scène.

C'est aussi le cas de Laure Sabbe. J'ai beaucoup aimé sa version de "The Maid who sold the Barley" et "Nil Na La" (deux chansons de Solas) , la seconde étant chantée en Gaélique avec beaucoup de maîtrise.

 

J'ai été étonné par leurs qualités d'instrumentistes.

Christoph Elaut et Tom Voets assurent au niveau de la rythmique.

Passant d'un instrument à l'autre, Erwin Sabbe flatte nos oreilles en saupoudrant l'ensemble de diverses sonorités.

Quant aux deux solistes ils sont tout simplement très forts. J'ai vraiment apprécié le jeu tout en finesse de Johan De Greef à l'accordéon (il me fait un peu penser à Dermott Byrne du groupe Altan) et aussi la manière de jouer du violoniste Diede Verpoest. Un tout jeune musicien qui a déjà un fameux registre.

Par exemple, leur interprétation du titre "Music for a found harmonium" (Patrick Street) est vraiment très bonne.

Que dire alors de "Denis Doody's/ Tolka Polka" une suite de polkas tirées d'un disque de Donal Lunny, Diede et Johan  jouent de façon magnifique ce morceau qui n'est pas facile du tout.

 

 

J'étais sous le charme et c'est donc tout naturellement que j'ai acheté leur cd "Point blue" sorti en 2013.

 

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A noter que sur le disque il y a une musicienne supplémentaire : Leen Van Havermaet (flûtes et saxophone) qui ajoute encore d'autres couleurs musicales à ce très bon disque.

 

je vous recommande donc chaudement ce goupe si vous êtes de passage en Belgique et particulièrement dans le Nord du pays.

 

 

 

 

 

 

Et une fois de plus, grand merci aux organisateurs pour cette très belle Saint Patrick.

Partout en Europe ainsi qu'aux U.S.A. ce bon Saint Patrick aura été vénéré avec ferveur.

Qui donc a dit que les gens ne croyaient plus en rien ? 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Donal Lunny : O' Riada Retrospective

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Né à Cork en 1931, John Reidy est un compositeur et chef d'orchestre Irlandais.

Adolescent il étudie le piano, l'orgue et le violon puis la composition musicale.

Il écrit d'abord de la musique expérimentale puis s'intéresse à la musique traditionnelle irlandaise dans les années soixante.

 

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Il décide alors de donner une consonnance gaélique à son nom en se faisant appeler Sean O' Riada.

Avec une de sa composition "Mise Eire" (je suis l'Irlande) il atteint une certaine notoriété en 1959. 

"Mise Eire" mélange de la musique tradtionnelle irlandaise avec des chants anciens, le tout arrangé pour un orchestre classique.

Paradoxalement, au début des années '60 la musique traditionnelle irlandaise était jouée occasionellement dans les pubs londoniens mais très peu en Irlande.

Sean O'Riada va être un des principaux artisans de la renaissance de cette musique dans les années '60.

A l'époque, il joue également du bodrhan et du clavecin et forme un groupe les Ceoltori Chualann qui joue de la musique traditionnelle.

Le dernier enregistrement de ce groupe en 1969 s'intitule "O Riada Sa Gaity".

Ensuite une bonne partie des membres de Ceoltori Chualann vont former un autre groupe qui s'appellera les Chieftains mais ça, c'est une autre histoire...

 

 

En 1987, Donal Lunny est invité à se produire  avec son groupe dans le cadre des concerts "O'Riada Retrospective" organisés au National Concert Hall de Dublin.

A noter que ce spectacle fera l'objet d'un cd édité par Gael-Linn.

 

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Pour la circonstance, Donal Lunny a formé un nouveau groupe avec son frère Manus Lunny (bouzouki) Arty Mc Glynn (guitare), Nollaig Casey (fiddle), Steve White (percussions), Damien Quinn (bodhran), Sean Og Potts (uilleann pipe - claviers) et le tout jeune flûtiste Cormac Breathnach.

 

Seulement six titres pour ce disque qui contient des traditionnels et de musiques composées par Donal Lunny.

Les compositions de Donal sont parfois complexes mais toujours bien harmonisées et entraînantes.

Comme d'habitude notre diable d'homme se multiplie au bouzouki et aux claviers pour mettre en valeurs les qualités des divers solistes de son groupe.

 

Dans l'extrait ci-dessous on peut apprécier les talents de Cormac Breatnach  à la flûte et de Nollaig Casey (Nollaig Ni Chathasaigh) au fiddle (une musicienne qui plus tard fera partie de l'Héritage des Celtes).

 

 

 

 

 

Merci et bravo à Donal Lunny 

Merci à Sean O' Riada pour tout ce qu'il a fait pour la musique irlandaise.

 

 

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La harpe-guitare

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Instrument créé à la fin du 19 ème siècle, la harpe-guitare (ou guitare-harpe) a été remise au goût du jour il y a environ trente ans.

 

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Il s'agit d'une guitare à laquelle on a ajouté une quinzaine cordes.

Ces cordes ne sont pas parrallèles à celle de la guitare ni fixées au manche de celle-ci.

Les cordes supplémentaires sont attachées à un autre manche ou à un cadre.

Le plus souvent, il y a sur l'instrument une extension de la caisse de résonance.

 

Le musicien joue donc principalement sur les six cordes de la guitare et ajoute des sonorités diverses en pinçant les cordes flottantes de la "partie harpe" de l'instrument.

Les harpes-guitares ont en général vingt cordes, six pour la guitare classique, six pour les basses et huit aigues.

 

 

 

Les musiciens qui jouent de la harpe-guitare sont au départ tous des guitaristes.

 

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Le Canadien Claude Laflamme raconte dans une interview que son apprentissage ne fut pas aisé et qu'il lui a fallu plus d'un an avant de pouvoir maîtriser cette harpe-guitare.

C'est à présent bien le cas et il a sorti il y a quelques années un cd "Hors d''oeuvre" dans lequel il démontre tout le potentiel de cet instrument.

 

Voici un exemple avec la reprise d'un morceau de Mike Oldfield (qui comme chacun sait à des origines irlandaises).

 

 

 

 

 

Laissons-nous emporter par ce vent celtique...

 

 

 

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Gerald Trimble

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C'est dans les années '90 que j'avais découvert cet artiste à l'époque où j'achetais de nombreux disque chez Green Linnet aux U.S.A.

A l'époque, ce label américain produisait des artistes Irlandais, Ecossais et bien sûr des Américains aux origines irlandaises ou écossaises.

Né à Kansas City, Gerald Trimble est l'un d'eux.

 

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Guitariste de formation, Gerald Trimble s'est depuis très longtemps intéressé aux instruments anciens.

Il apprend ensuite la mandoline puis se met au cittern (cistre) qui fait partie de la même famille d'instruments (blarges, bouzoukis, mandoles...).

 

Le cistre est un instrument à cordes pincées apparu en Europe au 15ème siècle et qui a connu un essort important au 18ème siècle avant de quelque peu sombrer dans l'oubli.

Le cistre compte en général quatre fois deux cordes ou cinq fois deux cordes.

Dans les années '60 ce type d'instrument (tout comme les bouzoukis, mandoles...) a connu un nouvel engouement pour accompagner les musiques traditionnelles.

 

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En Ecosse les joueurs de cittern sont nombreux dans les groupes folk : George Jackson (Ossian), John Mc Cusker (Battlefield Band), Buzzby Mac Millan ( Old Blind Dogs)...

En Bretagne il y a aussi quelques spécialistes du cistre comme Ronan Pellen (neveu du guitariste Jacques Pellen).

 

Attiré par les musiques celtiques, Gerald Trimble a beaucoup voyagé au début de sa carrière pour écouter et jouer avec des musiciens de Bretagne, d'Irlande et d'Ecosse.

Il a retiré de ces voyages une grande maîtrise au niveau de la pratique de ces musiques traditionnelles et  l'apprentissage de nombreux airs.

De retour aux U.S.A. il décide d'enregistrer des disques consacrés au cittern.

Il a envie de démontrer les possibilités de cet instrument en tant que soliste.

Avec lui, le ciitern ne se limite donc plus à de simples accompagnements.

 

Le ciitern dont joue Gerald Trimble a été fabriqué par l'Anglais Stephan Sorbell.

Il est muni de 10 cordes et accordé en ré-la-mi-la-mi.

 

 

Le premier opus sort en 1984 : "First Flight".

Dans ce disque Gerald Trimble a envie de faire à la fois de la musique traditionnelle, des compositions et aussi des morceaux qui sonnent plutôt jazz.

Il fait donc appel à deux musiciens très connus dans le celtique : Johnny Cunningham et Micheal O' Domhnaill.

 

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A l'époque Johnny Cunningham (fiddle, ex.Silly Wizard) et Micheal O' Domhnaill (guitare, ex.Bothy Band) tournent principalement aux Etats Unis.

Après avoir formé le groupe "Relativity" ils jouent ensemble dans le groupe "Nightnoise" et sont très liés.

C'est donc avec plaisir qu'ils viennent épauler Gerald Trimble sur cet album.

 

Une dizaine d'autres musiciens participent à cet enregistrement : David Agee (percussions), John Higgins (batterie), Claire Connors (piano), David Brown (bodhran), Dan Leonard (banjo), Doug Mc Bain (saxophone), Terry Teachout (basse), Colleen Williams (flûte).

 

First Flight est un disque aux sonorités très variées.

Dans les années qui suivent, Gerald Trimble va encore enregistrer deux autres disques de cittern avec plus ou moins la même équipe de musiciens.

 

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"Heartland Messenger" (1984) et "Crosscurrent" en 1986.

 

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Je ne possède malheusement pas ces cd dans lesquels il nous fait aussi découvrir ses talents de chanteur et de guitariste.

 

 

La première vidéo "The Sailor's return" est une suite de reels irlandais.

D'abord le cittern et la guitare puis le violon de Johnny Cunningham.

 

 

 

 

Je trouve le mélange de cittern et de guitare tout simplement fabuleux.

Bravo les gars !

 

 

 

 

Durant la suite de sa carrière, Gerald Trimble s'est également intéressé à la musique Baroque.

il a donc eu l'envie de découvrir et d'apprendre à jouer d'autres instruments.

 

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En 2003, il enregistre le cd "Celtic Cantigas" où il joue du "Sultana" (petite viole) et de la Viole de Gambe.

Musiques de la Renaissance, World Music et musiques celtiques font à présent partie de son univers et de sa queste musicale.

Gerald Trimble, un musicien en recherche perpétuelle.

 

 

Hervé Grall

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Je l'ai découvert il y a peu via le Net.

 

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Fils d'un marin du Finistère, Hervé Grall est né en 1959.

Il est le neveu du grand poète Breton Xavier Grall.

 

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Xavier Grall côtoyait Glenmor et écrivait des textes assez réalistes à propos de notre époque.

C'était un écorché vif et ses écrits étaient à la fois imagés, incisifs et poétiques.

Dan Ar Braz lui a rendu hommage en chantant quelques uns de ses poèmes ( Les Saisons, Allez dire à la ville, Les Déments...).

 

 

 

Durant son enfance et son adolescence, Hervé Grall rendait souvent visite à son oncle qui était régulièrement en contact avec des artistes.

C'est à ce moment que sont nées ses passions pour la musique et pour l'écriture.

Hervé Grall apprend la guitare à l'âge de 16 ans en autodidacte.

Il écrit ses premiers textes durant l'adolescence.

Il passe ensuite à la guitare électrique puis aux claviers et pratique la musique dans des formations rock (Bobtail, Metropolis).

Dans les années '80, il fait des études de musicologie à Rennes.

Tout naturellement, il devient professeur de musique et il incite ses élèves  à la création musicale.

Il écrira d'ailleurs une comédie musicale (Quel cirque) avec certains d'entre-eux.

 

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A partir de 1999, Hervé Grall s'intéresse d'avantage à la musique bretonne en jouant dans des groupes de fest-noz.

Il décide de se perfectionner en suivant des stages auprès de Soïg Siberil et de Jean-Charles Guichen et en apprenant la technique d'accompagnement DADGAD (accord ouvert en ré-la-ré-sol-la-ré qui est très répandu en musique celtique).

 

A partir de 2000 et tout en continuant sa carrière dans l'enseignement, Hervé Grall va intensifier ses activités musicales.

D'une part les festou-noz avec le groupe Deomp, d'autre part des duos avec le chanteur Johan Asherton ou le flûtiste Kervi Muller mais aussi en tant qu'interprète de ses propres chansons.

 

En 2003 Hervé enrgistre son premier cd"Traces" accompagné de quelques musiciens (basse, chant, violon, clarinette,percussions).

 

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Il s'agit de chansons françaises.

J'aime beaucoup le jeu de la guitare et de la basse dans le titre "Les poussières de Bagdad", un beau texte aussi.

D'autres que moi pensent que Hervé Grall chante dans le syle d'Yves Simon, je ne serais donc pas original en disant cela mais je trouve que c'est assez caractéristique dans la chanson "Désert".

Sur ce disque, il y a aussi le titre "Les vieux de chez moi" dont le texte fut écrit par Xavier Grall.

Je connaissais déjà cette chanson chantée par Dan Ar Braz sous le titre "Les marins".

La musique est quelque peu différente dans la version d'Hervé mais tout aussi agréable à écouter.

 

Pour écouter des extraits : link  (musiques)

 

 

En 2007 sortie de son deuxième album " A l'Ouest de Brest" également fait de chansons françaises.

Une dizaine de musiciens l'accompagnent sur ce projet (clarinette, basse, accordéons, chapman stick, violoncelle, batterie, guitares).

 

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Hervé est remarquable à la guitare acoustique dans le titre "On s'en fout", une chanson gentiment contestataire.

j'aime beaucoup le titre "A l'Ouest de Brest". D'abord il y a la guitare et les autres instruments (y compris les percussions toutes en finesse de Franck Camerlynck) et aussi la basse toute en "rondeur" de Patrick Jan qui porte vraiment la mélodie.

Puis il y a le texte plein de poésie que j'aime vraiment bien

"...Kérouac ou Rzevani, les états désunis. La route va-telle encore à l'Ouest de Brest, l'Ouest de Brest...

 

Pour écouter : link (musiques).

 

 

 

En 2009, les disques Epona (en collaboration avec Coop Breizh) proposent à Hervé Grall d'enregistrer un disque instrumental pour la collection "Musiques de Celtie et d'ailleurs".

Une série de disques qui met à l'honneur des instruments qui sont devenus incontournables dans la musique celtique contemporaine, la guitare est est de ceux-là.

Pour ce cd, Hervé a choisi de prsenter ses propres compositions.

Quatorze titres dont un seul traditionnel : "Kantig Santez Anna" qui fut joué par Alan Stivell sous le nom de "Spered Hollvedel".

 

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"Guitares" est un cd très intéressant à écouter.

Hervé démontre qu'il est un guitariste qui joue avec tous les doigts de la main droite là ou d'autres (pourtant excellents eux aussi) ne jouent qu'en accords avec la main gauche.

Patrick Jan fait de nouveau "chanter" sa basse de très belle manière dans les titres "Ressac" et "Vertical".

J'aime bien la clarinette de Anne-Sophie Prian dans "Lucile" et "Le promeneur" un morceau d'abord tout en douceur puis dont le rythme s'accélère.

J'aime bien aussi le jeu du percussionniste Dominique Berlan dans "les Roches".

 

Hervé Grall nous gâte en nous faisant voyager à travers son imaginaire musical fait de dialogues entre instruments ("Poniente-Levante") , de blues ("Finistère Blues"), du jeu de la guitare électrique ("Teven kerbrat" et "Les Roches") ou de son jeu tout en finesse ("kantig Santez Anna").

Un cd que je ne peux que vous conseiller.

 

Pour écouter : link (musiques)

 

 

 

En 2011, Hervé a encore enregisté un autre disque : Nomades

 

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Cette fois, Il s'agit d'un cd de cinq titres, uniquement avec voix et guitares.

A découvrir.

 

 

Par les chemins noirs de l'Arrée...(comme disait Xavier Grall) vous risquez peut-être de croiser ce guitariste chanteur...prenez la peine de l'écouter.

 

 

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